Je suis seul ce soir.
Je sens le poids du passé, et je respire ses odeurs de fauve et de rance, comme un terreau retourné, comme un corps soulevé. J'étouffe dans mon silence, et meurs de vivre. Mon spleen me renvoie ses effluves fermentés.
Comme si les années révolues avaient fini par tourner. Soucieux pour tout ce qui est futile (tout ce qui ne se rapporte pas à l'avenir économique, alimentaire), je suis parvenu au bout de mes inquiétudes. Où sont les beaux jours de l'amour ? Ensevelis dans la poussière du temps, comme toujours. Enracinés, énumérés dans mes souvenirs. Ressassés. Il paraît qu'il vaut mieux marcher droit devant soi, vers l'horizon.
Mais je le connais bien, mon sort. Je ne suis pas de ces fous qui mettent leurs plus belles heures dans le futur : les miennes sont demeurées dans ma jeunesse évanouie.
La mélancolie vaut mieux que l'espoir car celui qui espère attend avec incertitude d'être heureux. Tandis que le nostalgique qui regarde en arrière est déjà plongé dans une délicieuse souffrance.
Je ne brûle que pour ces aurores lumineuses, à jamais enfuies. Je rêve de rejoindre ces terres lointaines, perdues, disparues... Sacralisées par la mémoire, les regrets, la langueur, le deuil, les larmes.
Je suis seul ce soir, et mon souffle est pour vous.
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4 commentaires:
Je suis fascinée par l'espace-temps.
Pour moi, c'est à la fois simple et compliqué à comprendre. Et comme tout ce qui est simple en étant compliqué passionne la curieuse que je suis, il était logique que je cherche à me perdre dans la quatrième dimension.
Deux méthodes. La mémoire, mon origine, et la lecture.
La mémoire c'est mon passé. Je marche à reculons. Depuis toujours. C'est un refuge.
La lecture, c'est un moyen de défier le temps. De se balader dans ce qui était, qui est, qui fut, qui sera peut être.
J'ai écris quelque chose à ce sujet et l'offrirai plus tard car ce n'est pas l'objet de ce jour.
Ce jour, le sujet, c'est le livre ouvert, le seul que j'ai lu et le seul je crois bien que je lirai jamais.
Je l'ai sorti de la bibliothèque il y a un an. Le sept janvier très exactement.
Je l'avais parcouru un peu plus tôt, c'est vrai, mais ne m'y étais pas penchée de la sorte. Je ne me l'étais pas approprié ainsi.
C'est une balade dans le passé.
Moi, la vraie. Au temps jadis.
C'est là que je l'ai rencontré. Qu'il a posé les yeux sur moi. Qu'il m'a pénétré l'âme de manière qu'il ne pourra plus jamais ressortir.
Un jour, des trois principaux cadeaux qu'il m'a fait, il m'a offert le temps. Les mots de son temps et ses maux du temps.
Son temps. En posant les yeux sur moi. En entrant dans ma cachette.
Donner du temps. C'est à mon avis le plus beau cadeau que l'on puisse faire. Il a partagé son temps, un instant. Instant fugace. Jusqu'à la fin des temps.
Hélas, les héroïnes ne sont pas éternelles. La vie n'est pas un livre. On a juste le droit d'y retourner. De le relire. Je le connais par cœur.
Mais revenons à l'espace-temps.
Il est fascinant de savoir qu'une quatrième dimension existe. Impalpable. Impossible à figurer.
Alors, on lit.
Dans les livres ou dans le ciel. Comme le faisait les premiers hommes.
La lumière des astres même éteints nous parvient et traverse le temps.
Hier j'ai lu. Comme tous les jours. Dans les constellations. A l'œil nu. Dépouillée.
Il faut toujours que je cherche. Même les constellations disparues.
Le Quadrant mural qui n'a laissé que les poussières des quadrantides. Les voit-on sous nos latitudes ? Il y avait des étoiles filantes à ce que l'on m'a dit ces derniers jours.
Cassiopée a un joli nom. Elle dessine parfois le prénom de mon héros du temps passé. Quand on a comme moi, la tête à l'envers.
Hier, elle m'a dit qu'il n' avait pas oublié mon prénom.
Pour et exclusivement pour MAXIME qui se reconnaitra !
Le livre s'est refermé, mais les mots n'ont plus besoin de support pour exister une fois qu'ils ont été écrits.
Tout de même... confier ses plus intimes pensées à un matériau dont on se sert habituellement pour se torcher, il faut oser !
A vos bons souvenirs, ma sœur.
Livre...Ouvrage! Ouvrage ou l'on se livre. Dépouillée. A faire pleurer. A faire rire! Ne me fais pas vomir. Même si tu dégueules tes tripes, que ce soient celles de ton âme.
Feuille...Effeuilles.Pages.Sages. Ne te retiens pas. Ne te retiens plus.
Torche...torché, bourré.Plein. Ivre. De livre. De toi.
A vos bons souvenirs...
Mon frère ?... Si nous avions été frère et sœur, alors vous m’appelleriez Fleur.
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