Dans notre société les éclipses aussi bien que les saint Sylvestre sont devenus des phénomènes de mode à finalité mercantile. Mes contemporains sont des marionnettes aux cervelles ramollies victimes de vastes entreprises commerciales.
Les avez-vous vus, ces millions de paires d'yeux fixant Hélios, dissimulés derrière des verres opaques ? On a suggéré à ces pantins aux mentalités de veaux de venir s'extasier en choeur face à la disparition éphémère de l'astre, alors par millions ils sont venus se pâmer, soutenus dans leurs efforts simiesques pour adopter la même attitude bêtifiante par les clameurs programmées des radios et télévisions à la botte des marchands de poudres lavantes : le spectacle cosmique relayé par les ondes se devait d'être lucratif.
Les plus sots d'entre eux ayant de l'argent à dilapider au nom de l'universelle bêtise auront fait un long voyage jusqu'à la zone la plus ombreuse du globe terrestre. Pour pouvoir dire "j'y étais".
Futilité ! Fumée ! Inconséquence !
Pire : ils ont fait le déplacement en ce point d'observation "crucial" pour pouvoir y prendre des photos... d'amateur. Intérêt zéro. Certains se sont achetés des maillots à manches courtes avec une occultation solaire imprimée dans le dos, du plus mauvais effet. D'autres ont fait la fête. Pour célébrer quoi ? Le camouflage du Soleil voyons !
Et puis une fois la lumière revenue, le peuple s'est inventé de nouvelles passagères "passions".
Je gage que la prochaine ruée vers le vide, l'ineptie, la sottise se fera la veille du premier janvier. Des bovins humains laisseront éclater leur joie creuse. Quelle prodigieuse heure que celle du 31 décembre 2000 juste avant minuit, capable de déclencher de tels comportements ! C'est que les chiffres ronds exercent un étrange pouvoir sur les foules.
Ces choses magiques font acheter, dépenser, festoyer, beugler en troupeaux les masses.
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