A propos du "Bateau Ivre", remplacez donc les termes "criards" et "Peaux-Rouges" par n'importe quelles autres bulles clinquantes un tant soit peu pittoresques, et vous obtiendrez les mêmes réactions admiratives et béates de la part des lecteurs dénués de sens critique.
Et les invariables fumées savantes des grands docteurs en Lettres...
La tête couverte d'un beau chapeau, le coeur léger et la plume lourde, Rimbaud pouvait tout à sa guise semer de glorieuses sornettes au vent de la Poésie : pourvu que son nom soit apposé au bas de ses oeuvres, elles feront toujours l'objet d'études universitaires prétentieuses et stériles.
Là, Rimbaud est promis à un bel avenir, n'en doutons pas.
Vous voulez en savoir plus sur mes goûts ? Je suis assez inculte je le reconnais, mais je vais tout de même vous dire ce qui m'agrée et ce qui me désenchante. Mes sentences seront limitées, puisque mes lectures le sont également.
Le "Bateau ivre" de Rimbaud me lasse profondément. Homère lui aussi me pousse vers le sommeil avec son interminable et soporifique Odyssée...
Lamartine, Musset, Vigny, et Nerval parfois, savent toucher mon coeur esthète. Rien d'exceptionnel en cela. En tant qu'humains normalement conformés ou simples lecteurs, nous sommes tous sensibles, sans exception. Là encore, rien d'extraordinaire dans le fait d'être ému par quelque auteur de choix. C'est bien pour cette raison que les grands écrivains ne sont pas des oiseaux insignifiants.
Hugo est à mes yeux un véritable génie qui domine toute la littérature française. Par sa simplicité, sa capacité à atteindre l'universel, il s'impose comme un modèle.
Proust sait m'ennuyer avec fruit. Et c'est un véritable plaisir que de rechercher cette délicieuse perte de mon temps en si bonne compagnie.
Daudet père m'est particulièrement agréable, léger, poétique : il n'est pas prétentieux, comme peut l'être par exemple Sartre.
Kafka est divinement fou et sa folie trouve en moi un certain écho.
Maupassant est mon péché mignon : je le dévore comme un fruit suave absolument pas défendu.
Balzac me pèse beaucoup : c'est un plat de résistance bien gras, bien trop consistant pour mon estomac délicat. Une sorte de boulet à traîner dans mon esprit.
Flaubert écrit très bien, il est parfait dans le mode "gueuloir".
Baudelaire est diablement talentueux. Enfin un bon poète.
Céline m'est parfaitement indigeste. Cette écriture haletante, hachée, m'est absolument insupportable. C'est du hachis Parmentier pour moi, un compost de mots et de ponctuations, de la véritable bouillie littéraire.
Shakespeare est le roi dans son domaine, épique et pittoresque : c'est le prince du théâtre.
Molière m'amuse, mais je n'en fais pas un César pour autant.
Camus est anecdotique : un fétu de paille, une vapeur dans la tempête des livres.
J'ai dû en oublier quelques-uns.
Tous ces avis ne sont bien entendu que personnels.
VOIR LA VIDEO :
https://rutube.ru/video/8444d7b1115f654a1bad86564a4113ce/
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