mardi 27 janvier 2009

8 - Qui est Raphaël Zacharie de IZARRA ?

Sachez qu'en général je me meurs d'ennui. Je suis un oisif, une espèce d'aristocrate désoeuvré en quête de folles aventures et de molles épreuves, de flammes féroces et de futiles occupations. Je fais peu de sentiments, beaucoup d'esprit. Je tue les heures de mon existence trop facile à coup de mots bien placés, de pensées démesurées et d'émois d'un autre monde.

Apprenez également que mon patronyme est éclatant. Il est tiré de la petite cité nommée "Izarra", au pays basque espagnol. Toutefois je n'ai jamais mis les pieds en ces régions barbares. Je viens d'ailleurs en vérité. Je suis né sous les lueurs de la nuit.

Mes pères, les Anciens, viennent du ciel. Ils descendent des astres. Mon nom "Izarra" signifie "Etoile", en souvenir précisément de l'une de ces lumières qui brillent aux nues et d'où je suis issu. J'ai l'allure fière, le verbe haut, et mes idées sont fermes. Ma poitrine porte les marques vives de ma gloire : des blessures imaginaires héritées au cours de duels (j'ai dû voler lors de quelques songes au secours de femmes à la vertu offensée...).

Je suis craint et respecté, mais surtout très aimé. Et pas uniquement des femelles. Mes terres sont presque aussi vastes que celles des plus fortunés propriétaires et seigneurs de renom. C'est là le legs de mes ancêtres, royaumes conquis au prix d'un bien noble sang... L'étendue de mes richesses n'a pas d'équivalent, en aucune contrée que je connaisse.

L'or et la musique sont les hôtes continuels de mon château où l'on n'y boit en nul autre lieu meilleurs vins. La fête, l'art et la danse forment l'ordinaire de mes jours insouciants. Avant tout je suis un inactif, je le répète. Les vierges convoitent mes dignes étreintes, non seulement les plus élégantes et les mieux tournées de nos campagnes, mais encore les filles des grands seigneurs des provinces reculées, et même les très lointaines princesses de l'Orient. A croire que ma renommée ne connaît point de bornes.

Mon coeur a cependant déjà choisi. Je n'ai pas ignoré les intrigues d'alcôve, très souvent déjouées par les jaloux, les rivaux, les éconduits. Combien de fers croisés pour la conquête d'un hymen ? Ou pour défendre l'honneur de dames imprenables ? L'amour idéal commence par un coup d'épée, une cicatrice, des larmes. Je suis un chevalier, un prince, un roi. Soyez disposés à l'entendre ainsi. Et qu'il en soit de mes rêves comme il en est de vos plus chers désirs de roturiers.

Me voici donc présenté à vous en toute simplicité.


VOIR LA VIDEO :

mardi 20 janvier 2009

828 - IZARRA : coq ou toc ?

Bel esprit fier d'être ce que je suis, hautain avec ostentation envers ce qui ne dépasse pas mon chapeau, pourfendeur de tout ce qui ne porte pas de particule, on me prend pour cible chez la roture.

Les plombiers me regardent de travers, des Dupont me crachent à la face. Même les chiens en veulent à ma belle personne sous prétexte que je déplais à leurs maîtres ! Il est vrai que je ne cache pas mon aversion envers leurs créatures aboyeuses... Quant aux morveux qui me répugnent presque autant que la gent canine, plus d'un me destinerait volontiers quelque inique projectile...

Bouc-émissaire de la république des gens égaux dans l'ineptie, la bassesse, la mollesse, aristocrate détesté des travailleurs salariés que je raille de ma voix de fausset, petit seigneur oisif et pédant, sarcastique et infatué de mon nombril, bref corps étranger honni du système basé sur le TRAVAIL, j'incarne l'échec, la honte, l'anti modèle d'une société faite pour des gagnants, des vainqueurs, des bâtisseurs d'avenir.

C'est-à-dire des imbéciles heureux de posséder canapés, téléphones portables, assurances retraites.

J'assène mes petites vérités cinglantes avec un air de coquelet conquérant, n'omettant jamais de faire valoir l'autorité de ma crête, l'acerbité de mes ergots, ma plume en forme de gerbe.

Et la grâce du Ciel qui veille sur ma tête.

Ce qui énerve beaucoup ceux qui sacralisent les vertus du travail.

Je suis une offense au salaire mensuel, l'injure vivante de l'ANPE, le blâme du boulot, la plaie de l'emploi, l'insolence sur un trône, la morgue statufiée, le grain de sable enflé comme une montagne.

Avec mes allures de gallinacé persifleur, de dandy misanthrope, d'esthète capricieux j'ai sur mes semblables un regard fat et sec, vif et dur, âpre et cru, leste et fou.

Les impies aux mains calleuses qui maudissent cet oiseau au bec rare que je suis ont la vue si basse qu'ils ne voient pas mes ailes de prince.

VOIR LA VIDEO :

http://www.dailymotion.com/video/x3soqwi

mercredi 14 janvier 2009

827 - Bleu

Il a des profondeurs océaniques, une densité presque palpable, un volume d'encre, la pesanteur d'un nuage.

Et des légèretés d'oiseau.

Ses ondes sont pénétrantes pour l'oeil, régénérantes pour l'esprit. Ses reflets pleins de sérénité ont l'éclat immatériel des songes. Ses hauteurs sont éthéréennes, sidérales, hymniques. C'est une fumée d'azur, une écume céleste, une ivresse pour l'âme : l'incarnation de la beauté toute intérieure. L'enchantement du poète, le paysage du méditatif, la lumière de l'artiste.

C'est aussi la neige des couleurs : froid, pur, virginal, paisible, il règne dans ses éternels sommets.

Écho du divin, brise de l'Eden, vernale pensée par excellence, le BLEU caresse l'Univers de sa lueur extatique.

VOIR LES TROIS VIDEOS :

https://www.youtube.com/watch?v=OY6mRM3NYj4&feature=youtu.be

https://www.youtube.com/watch?v=nRRxWzf4wU0

https://www.youtube.com/watch?v=VIFcM8Ikmws

http://www.dailymotion.com/video/x1gs61t_bleu-raphael-zacharie-de-izarra_news

http://www.dailymotion.com/video/x1copz6_bleu-raphael-zacharie-de-izarra-un-serpent-hurleur-a-tente-de-sonner-a-la-porte_news

http://www.dailymotion.com/video/x2lr7lk