jeudi 30 juillet 2020

1596 - La femme venue de la Lune

Elle vient de la Lune, je crois bien.

Avec son front tellement crânien, ses orbites si caverneuses et tout à la fois éoliennes, ses lèvres qui ressemblent tant à de rêches fleurs parfaitement imaginaires, le tout lui conférant le charme osseux, cadavérique, poétique d'une apparition exsangue, cette femme n'est pas qu'une femme.

C'est aussi un rêve dans la brume, une ombre sur l'eau, un frisson dans la nuit.

De ses doigts de paille elle joue du violon dans les airs, de sa bouche de vent elle raconte des histoires aux nuages, de son souffle paisible elle allume des étoiles dans le soir.

Et de son regard mystérieux, effraie les cartésiens, les incrédules, les matérialistes !

Mais séduit les dormeurs qui l'emmènent avec eux dans leur lit.

Cette créature venue de l'astre sélénien, vous pourrez la voir vous aussi car elle demeure au fond de mon jardin.

Elle me sert d'épouvantail.

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https://youtu.be/lAdTRPNPRqc

jeudi 23 juillet 2020

1595 - Drôle de dieu

Il y eut un grand signe dans le ciel.

La communauté en fut toute bouleversée.

A la vue de ce phénomène inouï, hommes, femmes, enfants et vieillards se mirent à trembler, s’émerveiller, rire ou pleurer...

Certains parmi eux se prosternèrent, pleins de crainte. Les ossements des ancêtres furent sur le point d'être déterrés pour l'exécution de rituels exceptionnels. Des parents songèrent même à offrir leur innocente progéniture en sacrifice à l'apparition. Les vieux, résignés, se mirent à prédire la fin des temps.

Mais les plus éclairés d'entre eux observaient attentivement les mouvements de cette chose incompréhensible en y cherchant quelque sens à décoder. Et, dans leur sagesse, au summum de leur savoir, parvinrent à convaincre le reste de la tribu de ne point céder à la panique. Alors tous s'apaisèrent car après tout ces hommes se savaient évolués, civilisés, au sommet de l'intelligence.

Cependant la stupeur demeurait et nul ne pouvait mettre de mot sur ce qu'il voyait.

L'irruption de cette étrangeté au-dessus de leur village fut perçue comme l'événement le plus déterminant de leur univers. Ces gens prenaient pleinement conscience que ce jour qu'ils étaient en train de vivre était le plus important de tous depuis que leurs dieux avaient créé le monde. Jamais semblable prodige n'avait été rapporté dans les légendes immémoriales transmises à travers les générations.

L'énigme était totale. Après cela, commencerait pour eux une ère nouvelle, ils le savaient.

Cela faisait un bon moment que l'inconcevable réalité continuait à leur adresser des signaux cabalistiques. 

Avant de disparaître à l'horizon, pour toujours.

Pendant des semaines, de jour comme de nuit, d'interminables discussions, d'insondables réflexions eurent lieu au sein du groupe à propos de ce mystère. Finalement, ceux qui avaient examiné ce miracle non pour y voir des présages obscurs mais pour en tirer une pensée éclairée, y trouver une explication adroite, eurent le dernier mot.

Ils avaient doctement interprété les arabesques dessinées dans l'espace par ce qu'ils considéraient comme l'incarnation de la parole et des gestes d'une de leurs nombreuses divinités. 

Selon eux, pas de doute ; la puissance céleste leur avait désigné des terres bien plus giboyeuses à quarante jours de marche de leur sol ancestral. 

Alors les deux-cents personnes de ce village partirent là où leur avait conseillé l'oeil divin. Loin dans la forêt, à une distance correspondant à plus de mille kilomètres, afin d'y fonder une nouvelle civilisation.

En réalité, les membres de cette peuplade primitive se croyant savants, avisés, lucides,  élus des dieux, avaient été témoins d'une affaire fort banale.

Un enfant voyageant avec ses parents en camping-car, un peu à l'écart des routes amazoniennes balisées, avait joué tout bêtement aux abords de la jungle avec son cadeau de Noël, un drone.

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https://youtu.be/7zlhuM7bmwE

mercredi 22 juillet 2020

1594 - Tomate révolue

J'ai mal à ma tomate.

Depuis que j'ai la tête sur les épaules, rien ne va plus dans les potagers.

Mon coeur est au bord du vide. J'ai le souvenir doux des solanacées gorgées de jus, sucrées comme des soleils, avec un vrai goût de rouge, pareilles à des coquelicots pleins de pulpe.

Aujourd'hui la reine écarlate des jardins est devenue une petite balle proprette, bien calibrée, insipide et caoutchouteuse.

Oui, quand j'y pense, j'ai un mal "d'estomate" de chien !

Et je me mets à rêver des sillons de nos aïeux, véritables cornes d'abondances où la fleur était gratuite et le fruit généreux...  

En ces temps bénis, l'or de la terre se ramassait à la pelle. 

Et surtout, à la main.

Et ce miel était meilleur.

Même l'ortie était un baiser.

Ma tomate d'antan me manque, et je me désole de sa disparition.

Que me reste-t-il dans mon assiette sèche et austère ? Des images d'une enfance juteuse, riche, savoureuse.

Et je noie mes regrets comme je peux, tentant d'oublier ce paradis perdu à travers quelques rondelles consolatrices d'un immuable oignon.

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https://youtu.be/alfyZWkiLQc

lundi 13 juillet 2020

1593 - La gauche

Du plus profond des coeurs pourris elle surgit, hideuse, grimée de mensonges, accoutrée d'illusions, porteuse de perversités, rouge de vulgarité assumée, noire de sang menstruel, verte de corruptions, et brille de bêtise pure tel un monstrueux cornichon.

Ce ver répugnant qui voudrait mener le monde de ses vues visqueuses, c'est LA GAUCHE.

La gauche, ce délire de rêveurs cinglés, cette absurdité satanique, ce puits de vices nourrissant de sa puanteur les âmes perdues, abreuvant de son jus de guimauve les gogos de la Terre, enivrant de son néant les esprits déracinés du réel...

La gauche, ce paradis infernal où se vautre la vermine éprise de plaisirs contre-nature, de lois merdeuses, de pensées en formes de pots de chambre...

La gauche, ce gouffre d'excréments où se perdent chaque année des sommes astronomiques pour y faire naître les idées les plus stupides...

La gauche si fière de sa boue, chantre de la fange, amoureuse de l'immoralité au nom de la difformité érigée en norme et inversement, amoureuse de la difformité au nom de l'immoralité érigée en norme... 

La gauche qui glorifie faiblesse, lâcheté, mollesse, décadence, crasse morale, et qui veut remplacer l'ordre, la vertu, la droiture par des tonnes de caca sur la tête des honnêtes gens, s'il me fallait la qualifier d'un mot unique et vrai, je choisirais le terme suivant : nauséabonde.

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https://youtu.be/n9FzWMyoFxg

jeudi 9 juillet 2020

1592 - Les tableaux érotiques d'Aldéhy

Sous le pinceau brûlant d'Aldéhy, les personnages ont la chair éclatante.

Et dans le théâtre qu'ils jouent sur fond de fête et de faste, ils ne portent aucun masque : ils nous offrent les couleurs crues, rouges et vives de leurs fruits turgescents en pleine action.

Dans cette tempête d'impudeur, la tiédeur, les vues voilées, les métaphores n'ont plus leur place.

Mais chez Aldéhy les sexes sont des fleurs.

Rien que des poèmes de feu, des pommes d'amour, des gerbes de vie et des vins de joie.

Et il y en a de toutes les saveurs, de divers parfums, pour tous les appétits.

De quoi enfiévrer les corps les plus frileux mais aussi faire rougir le ciel qui les a créés.

Pour impies qu'elles paraissent au premier abord, ses oeuvres érotiques s'inscrivent en réalité dans le contexte plus vaste de la glorification de la Création.

Les ébats nuptiaux chez Aldéhy faisant partie, de toute évidence, du chant de l'Univers.

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https://youtu.be/Wf4-u4olFAw

dimanche 5 juillet 2020

1591 - Fille de France

Elle fume, elle boit, elle jure.

Tout comme les vraies pucelles qui en plus des idées, ont aussi du plomb dans la tête !

Elle crache, elle crie, elle croit.

En véritable chrétienne défendant la vérité !

Elle a le poing sûr, la langue dure, le ventre fraternel.

Elle est belle, elle est forte, elle est de droite.

Et ne rêve d’amour qu’avec un loup !

Fière et vierge, blanche et farouche, tout en bleu et tout en feu, cette femme n’est qu’une flamme.

Elle aime la France.

La France avec son ciel et son roi. La France avec ses gens de bien et ses jours heureux. La France avec ses légendes et ses merveilles.

Et éructe sur l’engeance de gauche qui tire la Gaule vers le bas, la boue et le noir !

Elle chante et elle prie pour notre pays, elle lutte et elle se sacrifie pour notre azur, elle pleure et elle espère pour le salut de notre peuple.

Non, elle ne s’appelle pas Jeanne.

Elle n'a pas de cheval mais une 2 CV. Elle n'a pas d'épée mais un CV. 

Elle fume, elle boit, elle jure, elle se nomme Claire et travaille à la poste.

C’est tout simplement ma modeste voisine avec son regard plein de lumière.

VOIR LA VIDEO :

https://youtu.be/V9G-Tit5faI