vendredi 28 août 2020

1602 - Rêve de Russie

En plein hiver, n’y tenant plus, je sortis dans la nuit.

Poussé par mes ailes indéfinies, un souffle sacré sans nom, une lueur trouble -choses imprécises mais impérieuses-, je cherchais à me perdre dans l’immensité gelée, donner libre cours à ma folie, nourrir mon âme de joies sauvages.

A la poursuite de mes rêves.

Quittant mon fragile foyer, je me jetai dans l’abîme mortel, ivre d’idéal, d’air glacé et de fièvre poétique.

Autour de moi, rien que du givre.

La solitude, la mort et la beauté. La dureté, les ténèbres et l’inconnu.

J’errais ainsi au milieu des étendues infinie et mystérieuses de la Russie impénétrable. Je me sentais comme un fétu de paille au coeur de cette contrée oubliée.

Exilé, égaré, heureux.

A la vérité, cette chimère qui m’animait et m’avait porté en ce lieu désolé et superbe, en cette heure cruciale, c’était un feu secret, un désir enfoui, un élan céleste, je le savais confusément.

Je chérissais au fond de moi une braise ineffable.

J’avais les exigences d’une étoile. Et pour que ma vie brille, je voulais lui offrir l’impossible.

La faim qui me rongeait ne se nommait pas femme mais flamme.

Je désirais plus que la chair : la lumière.

C’est alors que sous clarté lunaire ténue, je sentis une présence près de moi.

Qu’était-ce ?

Peut-être une ombre, un fantasme, un spectre...

Ou une créature terrestre, une entité vivante, un être chaud...

Un oiseau nocturne... Quelque animal caché... Ou bien le fruit miraculeux de mes plus chères pensées...

Pourtant je demeurais bel et bien seul en cet endroit quasi polaire. Nulle trace de compagnie autour de moi.

Seulement le bruit du vent.

Et sous la neige qui me faisait greloter de froid, sous la neige qui me faisait trembler... je brûlais d’amour.

VOIR LA VIDEO :

https://youtu.be/dx9ibSGumh8

lundi 24 août 2020

1601 - Mozart, l'art mou

On a l’habitude d’entendre dire, et ensuite de répéter soi-même quasi-automatiquement, que Mozart incarna LE génie de la musique, que sa création est sublime, inégalée, etc.

Bêtement, par réflexe, par mimétisme, par habitude, par pur conditionnement, nul n’ose remettre à sa véritable place ce faiseur de “bruit savant”.

Précoce, doué, virtuose, créatif, certes il le fut.

Mais génial, c’est une autre affaire.

La précocité, le don, la virtuosité, la créativité, c’est bien beau mais cela ne fait pas nécessairement l’essentiel : faire descendre un peu de ciel sur terre.

Comme chez tous les artistes Mozart a donné des fruits remarquables, je ne le nie pas.   Mais en toute petite quantité, à mon sens.

La majorité de sa production étant assez soporifique, sans réel intérêt musical. En toute bonne foi je ne le classe pas au sommet de ce qu’on fait de mieux.

La musique chez Mozart, c’est juste un peu de matière véritable à laquelle on a ajouté une bonne grosse louche de mythe.

A quelques rares exceptions près, bien entendu.

Qui suis-je, vous demanderez-vous, pour braver ainsi l’opinion universelle à propos d’une si haute affaire ?   Je ne suis guère musicien, encore moins musicologue, pas plus spécialiste de la question mozartienne, il est vrai.

Mais je suis bien mieux qu’expert en ces matières : je laisse simplement parler mon âme.

J’estime, par exemple, Chopin, Bach, Vivaldi, bien supérieurs à Mozart en termes de qualité musicale, alliée à la quantité.

Tout comme le farceur Rimbaud, Mozart le tapageur me touche fort peu.

Ecouter du Mozart, pour moi c’est comme encaisser des coups sans avoir le droit de gémir. Se taper une marmite entière de notes indigestes en faisant mine d’apprécier ce festin écoeurant. Supporter des tonnes de clichés culturels, artistiques, esthétiques telles des enclumes posées sur la tête. L’obligation d’aimer ce qu’en réalité on déteste. Avaler de force une institution lourdingue sous peine de passer pour un ignare, un insensible, un décadent...

Bref, c’est aussi pesant que d’assister à une bavarde cérémonie de l’Académie Française composée de vieux chnoques empoussiérés de certitudes... académiques !

Et couronnement de ce calvaire auditif, à la fin devoir endurer les stupides applaudissements d’un public conquis, béat, conditionné, figé, sclérosé.

Et surtout, j’en mettrais ma main au feu, absolument pas convaincu en son for intérieur. Mais dans les apparences, admiratif quand même.

On l’aura compris, Mozart m’emmerde.

VOIR LA VIDEO :

https://youtu.be/IR8ntwmEes0

mercredi 19 août 2020

1600 - Pain maudit

Jadis, elle avait plein d’esprit et vivait dans la joie, éprise de liberté, ivre de vin sacré et affamée de bon pain.

Elle était digne sous le regard bienveillant de ses ancêtres, éclairée par les sommets de la pensée, guidée par la vérité des clochers, inspirée par des lois supérieures.

Belle dans sa blancheur et fière de son sang, elle chantait la gloire des sillons droits et des valeurs hautes.

Sage, décente, sensée, elle idéalisait l’amour, le Beau, le vrai.

Exigeante comme une bonne mère, elle réclamait de ses enfants efforts et sacrifices, abnégation et humilité.

Et récompensait la vertu par la grandeur.

Elle forgeait les destins et offrait à tous une place de choix dans son olympe d’excellence et d’élégance.

Elle avait le sens du lustre, de l’illustre, du sublime.

Aujourd’hui, elle sombre dans l’abîme.

Et se vautre dans la bassesse, la veulerie, le déshonneur.

Son front hier empreint d’azur, si pur, si éclatant, s’est corrompu de mille couleurs comme mille erreurs.

En voulant ouvrir ses bras au Sud, sa tête a perdu le nord.

Elle n’a plus d’âme, plus de coeur, plus de lumière.

Mais déborde de vices, de bêtise et de laideur pour les causes les plus folles et variées.

Celle qui fut tant aimée est dorénavant détestée de ses propres héritiers.

J’ai tellement mal, tellement mal de la voir dans ce triste état que désormais, je l’appelle “sous-France”.

VOIR LA VIDEO :

https://youtu.be/2g5_ZpWo_Z0

dimanche 9 août 2020

1599 - Or de prix

Elle est belle, elle brille, elle irradie et règne, magistrale, au-dessus de toutes choses.

Tout le monde veut la posséder, tout le monde s'en réclame, nul ne la refuse.

Il est même honteux de la rejeter, tant elle plaît et a du prix aux yeux de tous.

Et pourtant peu d'hommes jouissent de ses faveurs.

A entendre ses adeptes, chacun adopte cette flamme avec ferveur.

En réalité elle reste rare.

On ne la rencontre que chez une minorité d'élus. Elle n'est pas faite pour être mise entre toutes les mains : seuls les êtres d'exception la méritent.

Trop précieuse pour qu'on la livre aux cochons, bêtes par essence, cette divine confiture est réservée aux belles âmes, aux têtes bien faites qui, elles, sauront l'utiliser avec fruit.

Du moins, jusqu'à preuve du contraire car qui emploie mal ce trésor venu du Ciel cesse d'en être digne et déchoit automatiquement de sa hauteur, même s'il continue d'avoir de bonnes apparences sociales.

En effet, l'éclat de cet or a la particularité de se ternir et de perdre de sa valeur dès lors qu'on l'use à mauvais escient.

Il doit demeurer pur, au service du bien, du beau, du juste pour garder son lustre céleste.

Ce feu sacré est cette authentique lumière appelée "INTELLIGENCE."

1598 - Epris d'une pierre

J’attends qu’elle vienne avec sa grosse bouille de boudeuse.

Elle est froide, méprisante et pleine de silence. Je la sais dure comme la pierre, gonflée d’orgueil, très distante et même carrément inaccessible. Farouchement solitaire.

Mais je l’aime.

C’est une garce aux faces changeantes mais à l’âme immuable qui se fait désirer par tous les amoureux du monde.

Et qui leur répond avec dédain, du haut de son aire de vie.

Ou de mort.

Morbide, amorphe, semblant agoniser, elle passe pour un corps malade en perpétuelle errance. 

En réalité elle plane en rêvant de terres lointaines, d'horizons radieux et d’aubes nouvelles...

Insensible à mes larmes, à mes langueurs, à ma fièvre, elle se montre dans toute sa splendeur avant de s’évanouir dans les airs, impassible, paisible, telle un fantôme impartial.

Et je reste là, fasciné, en me remémorant son passage mystérieux...

Et je l’idéalise, ni déçu par son indifférence, ni lassé de son visage de caveau aux traits maussades. C’est même avec ses allures prétentieuses et sa gueule de rocaille que je la trouve vraiment belle.

Elle va et vient entre brume et éther sans jamais poser le regard sur ma minuscule personne.

Et pourtant, je la révère et l’admire, la Lune.

VOIR LA VIDEO :

https://youtu.be/_mkdXTNNiV8

dimanche 2 août 2020

1597 - L'esprit gauchiste

Le gauchisme, c'est l'esprit de rébellion contre le conforme, le vrai, la lumière.

C’est à dire, pour aller à l’essentiel, contre Dieu.

Une mentalité du refus, de l’ingratitude, de l’outrage et de la dérision  :  le gauchiste raille le bien, le juste, le sacré.

Ses combats consistent à nier le réel et à promouvoir les fumées les plus inconsistantes issues de son cerveau détraqué. Son esprit tordu, pervers, dénaturé s’emploie à la déconstruction délirante, pathologique et hystérique de tout ce qui tient debout dans notre société !

Au nom du progrès, de la liberté, de la tolérance, de l'humanisme. Traduire : au nom de la jouissance de son trou de balle, pour faire bref.

Quand on a compris cela, on peut affirmer que ce gauchisme, c’est du satanisme.

Avec le libertaire le bon sens est remplacé, très sérieusement, par la folie pure, l’imbécillité, le grotesque.

Par exemple, au nom de son trou du cul (qu’il place au centre de son univers et c’est même chez lui la mesure de toute chose), l’homme de gauche, qui n’est pas un homme mais un “transgenre-non binaire-queer-gender-fluide-LGBTiste-grand n’importe quoi-dégénéré...”, pour s’affirmer en tant que tel portera barbe, jupes et robes dans la rue en se proclamant non homme ni même femme mais poupée de plastique agenre un jour, bisexuel le lendemain, pur orifice vaginal artificiel les dimanches de fête...

Et le tout, sans rire !

La suffragette-féministe quant à elle est quasi-systématiquement une lesbienne haineuse du phallus qui ne se sent femelle que dans l'acte d'avortement qu'elle considère comme le symbole de l'affranchissement de tous les "asservissements" de son sexe. Le don de vie à ses yeux est une calamité à combattre.

Bref, ces bestioles-là, tantôt mâles, tantôt femelles, tantôt ni l’un ni l’autre, tantôt les deux à la fois, tantôt autre chose, croient réellement à leurs clowneries ! Ces pitres changent même les lois de la société pour que leur numéro de cirque devienne une idéologie...

On remarquera que le gauchiste n'en a jamais fini avec les luttes : c'est un contestataire-né jamais satisfait, un révolté congénital animé d'une rage intarissable envers l'ordre social, naturel, humain, cosmique...

Il veut tout chambouler, tout inverser, tout détruire, surtout ce qui est naturel, sensé, équilibré, pour mettre à la place le vice, l’ordure, le chaos, le néant.

Le gauchiste a la haine de l’harmonie divine.

Parlez-lui de vertu, il vous rira au nez ! Tentez de le tirer vers le haut, il vous taxera d’intolérant ! Proposez-lui de boire l’eau claire de la vérité, il préférera s’abreuver à la fontaine vertigineuse du mensonge.

VOIR LA VIDEO :

https://youtu.be/B01tDtk4sLg