mercredi 22 septembre 2021

1732 - Les masqués

Ne me parlez pas comme vous parlez à ceux qui vous écoutent, partagent le foin de votre étable, adhèrent à vos mots tièdes, s'émeuvent de vos sentiments flasques.
 
Ne me regardez pas de cette façon complaisante dont vous regardez ceux que vous croyez aimer parce qu'ils vous ressemblent en petitesses.
 
Ne m'adressez pas vos amabilités de concierges avides de soupes impérieuses car je ne veux pas de vos rêves de caniches, de vos horizons fades, de votre bonheur tranquille de retraités déjà morts.
 
Me considérer comme un des vôtres, c'est m'offenser. Moi la lave, vous la bave. Moi le flambeau, vous les loques. Moi le roi, vous les larves.
 
A force de lâchetés, de paresse, de frilosité, de prudence et de mollesse, vous vous êtes endormis dans votre laine, enroulés dans vos certitudes d'assurés sociaux, de vaccinés, de masqués, de conformés...
 
Et vous ne voyez plus que les quatre coins de votre cadre mental.
 
La lueur des étoiles ne vous parvient plus, stoppée nette par l'urgence de vos écrans. La clarté du ,jour n'est plus pour vous qu'un attribut du profit. Le Soleil, un artifice modulable pour vos espoirs de vacanciers. Enfin, la lumière de l'intelligence un danger pour le confort de votre esprit pétrifié, névrosé, soumis, dévirilisé, abêti.
 
Vous ne me comprenez pas parce que vous avez perdu l'essentiel : votre flamme d'enfants, votre folie d'humains, votre allégresse d'innocents, votre liberté d'oiseaux libres.

C'est parce que vous avez mis un voile sur votre humanité que je vous crache à la face, vous les hommes sans visage !

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