jeudi 17 février 2022

1780 - Vains hypersensibles

Je déteste les hypersensibles.
 
Leurs pensées flasques, leur coeur comme du coton, leurs molles aspirations, leurs pas feutrés, leurs hésitations et leurs manières appesanties en font des larves bavant des rêves tièdes et stériles à longueur de temps.
 
Ce sont des freins serrés en permanence, des poids morts, des producteurs de vide, des constructeurs de châteaux de fumée, les squatteurs d'un royaume de murs de papier et de mots creux, des faiseurs de rien, des débiteurs de vent.
 
Ces névrosés qui s'introspectent sans cesse, incapables d'affronter le moindre moustique, la plus inoffensive des épines, la dernière des contrariétés, se croient les proies du sort, se prennent pour des victimes de la vie et des autres, se déclarent vaincus par une phrase qu'ils comprennent de travers, abdiquent pour un geste anodin qu'on leur adresse et qu'ils reçoivent comme un coup de poing, pleurnichent pour un reproche mérité qu'on oppose à leur émotivité de caniche.
 
Ces brindilles s'effraient pour une brise de printemps, se couchent avec les poules et se lèvent sans éclat, vivent dans la pénombre de peur de faire face au Soleil.
 
Lâches et faibles, frileux et tremblotants, ils refusent de sortir de leur trou de certitudes défaitistes, pessimistes, doloristes.
 
Enterrés comme de pâles endives, ils tournent en rond dans leur bulle, accusant l'Univers entier d'ignorer leurs états d'âmes de chiots.

Je crois que ces inadaptés à la lumière du jour, au réel, à la simplicité, ne voyant que les minuscules choses de leur existence auraient besoin, pour s'extraire de leur léthargie, non pas de l'attention des hommes mais de l'indifférence des mouches.

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