mardi 1 mars 2022

1785 - L'astre turc

Je brille et tonne pour une femme qui me parle de lumière et à qui je réponds par de la paille, des pierres et du vent.
 
Elle est au bord du Bosphore, je suis loin de ses pieds. Les miens sont au fond de mon ruisseau et tremblent de bonheur sous l'onde vivifiante.
 
La fièvre de mon âme me fait oublier la dureté des cailloux.
 
J'admire cette lointaine étoile depuis les brumes de mon trou sans nom.
 
C'est une fée de chair et de ciel, avec des nuages dans les yeux, cent lyres dans la tête, plein d'azur sous les semelles.
 
Ma flamme est chaste, ce qui est normal car cette créature incarne la vraie beauté. Celle qui ressemble aux sommets, non aux plats horizons. Celle qui aspire aux baisers aériens, non aux étreintes charnelles. Celle qui fait aimer le désert, non la lourde opulence.
 
Je suis un orage de neige et de rêves, un éclat dans la nuit, le givre des hauteurs.
 
Elle chante des airs turcs dont je ne comprends pas les mots. Et danse de la même manière que gravitent les astres : en accord avec l'infini.
 
Elle est le Soleil, je suis la glace. Elle brûle, je me vaporise.
 
Elle est là-haut dans les vibrantes clartés d'or et de joie, je suis là-bas dans les roches et les fleurs.

C'est un hymne à l'éternité.

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