mardi 29 novembre 2022

1917 - Récoltes lunaires

Lorsque les lourdeurs de ce siècle m'accablent, mon esprit s'envole vers la Lune pour s'y promener sur son sol d'argent.
 
Là-bas, je me retrouve en plein silence dans un océan de paix, sondant des paysages de pierre, voguant sur des flots immobiles d'une éternité brillante.
 
Mais c'est aussi un monde tranchant et mortel où l'ombre est de glace et le jour de feu.
 
Tel un paysan sélénite, je contemple alors les champs de poussière qui étincellent au soleil, heureux de cette permanente moisson de lumière dédiée aux inutiles de la Terre, esthètes déconnectés du réel, traîne-savates et autres semelles crottées qui, comme moi, chantent les beautés aiguës de l'astre vérolé de cratères.
 
Et je m'évade dans ces prairies figées, ivre de bonheur, assoiffé d'immensités mélancoliques, cheminant entre monts adoucis et plates étendues, inlassablement, émerveillé par les clartés de ce royaume de désolation.
 
Je m'égare dans ce désert couvert de régolithe, cette neige lunaire qui blanchit tous les chemins.
 
Avec, au-dessus de ce paradis de mort, un ciel d'encre perpétuel. Et devant moi, des horizons aux promesses d'éternelle pétrification.
 
Je me perds dans ces plaines semées de fantasmes tandis que l'écume de roche virevolte sous mes pas...

Et j'emporte dans mes bottes les éclats inextinguibles de cette vaste cendre qui ressemble tant à de la poudre d'or.

VOIR LA VIDEO :

vendredi 25 novembre 2022

1916 - Je suis français de souche

Je suis français et tiens à le faire savoir au monde entier !
 
Fruit de mille ans d'Histoire, je suis l'enfant des rois, le fils des âges immémoriaux, l'héritier d'une civilisation chrétienne, l'ennemi de la République, l'adversaire de ce siècle, l'épée dressée contre les mensonges en vogue.
 
Je ne veux pas que la France devienne le sillon des ténèbres, le dépotoir de tous les délires, la mare des diables de la gauche.
 
Mon pays est avant tout croyant, couronné, brillant. Ses traditions sont nobles, sages, belles.
 
La Révolution fut un furoncle sous le soleil de Versailles, un outrage fait à l'Humanité, un crime contre les lois divines !
 
Mon sang est aussi bleu que le ciel, mon âme légère comme la dentelle de pierre des cathédrales, et mon coeur bat plus fort à l'intérieur de nos frontières !
 
Ma patrie est celle des gens honnêtes, braves et pieux. C'est la campagne sacrée de mes ancêtres. La terre  riche des chevaliers, le royaume éclatant des beaux esprits et le séjour paisible des bons sujets du roi...
 
Un paradis perdu peuplé de paysans, d'aristocrates et de troubadours. Un patrimoine de châteaux, de clochers et de jardins fleuris de roses qui m'est cher et que je pleure aujourd'hui face aux ravages du béton et du progressisme.
 
Avec, dans l'azur de la pensée générale, des rêves de bonheur à la mesure du peuple des Francs.
 
Il faut dire que le regard des descendants des gaulois, dans ces temps de vérité, convergeait universellement vers les clartés célestes.
 
Avant l'avènement de la Gueuse, l'ordre régnait.
 
Il y avait chez nous Dieu et les hommes.

Avec, pour toute lumière dans les têtes, la douce folie des anges.

VOIR LA VIDEO :

jeudi 24 novembre 2022

1915 - Lune mortuaire

Elle est là, avec son disque de lumière, pleine de sa présence de plomb, aussi fluide qu'une plume, éclatante comme une vérité de feu au coeur de la nuit.
 
Elle irradie, irréelle, à l'image d'un soleil onirique.
 
La Lune est un rêve de pierre, une pensée dans le ciel, une flamme qui glace notre monde.
 
Son visage crevé de cratères fixe la Terre et les hommes qui la peuplent. Certains d'entre eux y voient des signes mystérieux, d'autres des airs familiers.
 
Moi je perçois sur sa face une neige infinie. Une écume de mort. Un froid létal d'une pétrifiante beauté.
 
Le régolithe brille sur sa surface, semblable à un fard morbide et sublime.

C'est cette poussière blanche et funèbre recouvrant son sol qui lui donne cet aspect de majesté mortuaire, pareils aux cheveux de cendre de nos vieillards qui, proches de la tombe, sont irrésistiblement attirés par des promesses d'éternité.

VOIR LA VIDEO :

1914 - Clinchamp, cité des oubliés

Je rêve de venir m'enterrer sous le ciel tombal de Clinchamp, cette localité peuplée de morts-vivants qui semblent eux-mêmes ignorer qu'ils sont au paradis des ploucs.
 
Leur séjour hors du fracas moderne est un éden consistant en une impasse de terre et d'azur, un gouffre de silence et d'inertie, un océan de léthargie contemplative, et pour finir, une mare de rêves aussi paisibles que statiques...
 
Entre boue et verdure, bois communs et humbles foyers, ce village qui tourne inlassablement en orbite autour d'un siècle révolu s'est définitivement perdu vers de mortels crépuscules.
 
Dans son voyage suicidaire vers une utopie à la hauteur de son clocher, il a depuis longtemps accosté les rives plates de l'immobilisme rural.
 
Bref, ce cimetière hanté par des fantômes en sabots ressemble à un terminus mortuaire de la vie provinciale.
 
Mais à côté de ces lourdeurs, c'est aussi -du moins à mes yeux-, un étang de joies ternes et rustiques. Un marécage de bonheurs désuets sur lequel voguent les âmes simples et sans histoires des lieux... Un jardin de fleurs séchées, totalement ignoré du monde, qui m'attire ainsi qu'un oiseau fatigué vers une branche morte où se poser.
 
Je vois cet endroit au décor improbable, ce paysage au visage sans nom, cette campagne aux allures de néant, comme le dernier asile de mon existence lassée des mondanités, des fumées et autres vacuités que m'inflige le sort.
 
Je n'aspire plus qu'à me reposer loin des artifices de la ville et du progrès, vivre des jours authentiques pleins de clarté, de franchise, de fraîcheur.
 
Me retirer dans cet univers reculé où jamais rien ne se passe. Et où tout ce qui s'y attarde prend racine.

Enfin, retrouver les heures glorieuses de la Création, à l'image de ces aubes originelles que l'on voit apparaître chaque matin, là-bas, dans les brumes de Clinchamp, ce pays obscur aux funèbres pesanteurs et, paradoxalement, source secrète de toutes les lumières.

VOIR LA VIDEO :

mercredi 23 novembre 2022

1913 - Clinchamp, l'air de rien

Clinchamp est un rêve perdu à la beauté âpre, un éden austère aux promesses d'agonie, un long crépuscule aux lendemains sans surprise...
 
Un jardin de vent semé de solitude, chargé de cailloux, enrichi de brume.
 
Et fleuri d'aubes humides, illuminé de clartés ambigües, agrémenté d'éclatante grisaille.
 
Le tout, généreusement arrosé de mélancolie.
 
Avec pour seul allégement, un ciel peuplé d'oiseaux sombres.
 
Le paysage, apathique, dénudé, monotone, n'est qu'un râle infini. L'atmosphère est celle d'un cimetière : dans cette campagne moribonde la paix règne en maître et le silence est aussi lourd que des montagnes.
 
Là-bas l'absence rempli tout et la mort semble être l'unique souffle présent au bord des chemins ou au fond des bois.
 
Un monde sans histoire mais plein de sens pourtant, avec son océan de langueurs comme une éternité de quiétude, ses airs de modestie sous l'immensité de son espace et ses horizons bien plus vagues qu'ailleurs...
 
J'ai succombé au charme glacial de ces lieux, comme tous les amoureux des terres sans gloire.
 
Je suis un assoiffé de lumière épris d'ombre, de nuages et de grêle. Un fou d'azur en quête de pluies, de bruine, de flots aériens : je rêve de ces ondes fraîches qui palpitent dans les hauteurs pour mieux revigorer la vie d'en bas. En tombant sur ma tête ces averses abreuvent mon âme d'une joie sans égale et provoquent en moi une ivresse aussi pure que la neige.
 
En ce pays lointain j'ai trouvé de quoi déployer mes ailes : ce royaume aux apparences de vastes banalités est un jour à conquérir, un brouillard à éclairer, un songe à déterrer.
 
Un soleil sous l’humus.

Une page vierge à la mesure de ma plume.

VOIR LA VIDEO :

jeudi 17 novembre 2022

1912 - Clinchamp, sommet du monde

Lorsque je me rends à Clinchamp, je me retrouve sur une terre de nuages, les pieds posés sur un sol céleste, le regard plongé hors des siècles, loin de tout, proche des songes.
 
Ce village perdu dans des espaces sans fin et emporté par tous les vents est mon pèlerinage onirique, le sommet de mes plus humbles quêtes, le point culminant de mes jours simples, entre océan de verdure et ciel éblouissant.
 
Tout autour de ce maigre bourg, c'est le grand vide : des étendues d'air et de lumière, un désert rempli d'azur, l'infini à portée de vue.
 
En cet endroit reculé de la Haute-Marne le paysage et ses demeures forment un univers clos. Peuplé d’obscurs bipèdes, anonymes humains aspirant à devenir des petits dieux en sabots. Et pourtant jouets des forces majeures qui les dépassent... Mais également accessibles aux plus mineures satisfactions de l’existence.
 
Ce pays inconnu et lointain est un monde à part, avec ses destins prévisibles et ses fronts mornes, ses idées ancestrales et ses lois immuables, ses bois enracinés dans les légendes et ses toits séculaires, ses journées dominicales et leurs ambiances névrotiques, ses ombres et ses éclats, ses vastes pluies et ses petites gloires... Une sorte de Cosmos à l'échelle du clocher culminant vers de vertigineuses platitudes, à la mesure des habitants isolés et des chemins les menant dans des avenirs de poussière...
 
L'incarnation d'un passé terne et enterré qui s'attarde dans son trou ou bien d'un présent radieux qui brille comme un soleil, selon les critères de chacun...
 
Le commencement du réel et toutes les richesses de la mort. La source de l'étonnement et le début de la vie.
 
Bref, le néant absolu pour les blasés, la joie totale pour les éveillés.
 
Mais je sais que là-bas, ce ne sont rien que des profondeurs qui allègent le coeur des hommes et bercent les oiseaux. C'est le jardin des rêveurs et le lieu d'ivresse de la gent plumée.
 
Pour la plupart des visiteurs, on y trouve toutes les raisons de fuir. Pour les autres, de s'y éterniser. Les premiers ont des lourdeurs dans la tête, les seconds des ailes.
 
Dans cette immensité entourant la modeste commune dont vous avez déjà oublié le nom, volent les esprits, voguent les âmes et se reposent les gens sans histoire.
 
Les êtres silencieux ne sont-ils pas les plus heureux ?
 
Ce sont des voyageurs de l'éther qui, comme moi, habitent dans les hauteurs sans jamais le dire à voix haute. Ces choses-là, toutes en finesses, ne s'avouent qu'à mots couverts, tant elles se heurtent à l'incrédulité des lourdauds.
 
Sous les nues, en pleine clarté, à l'aube, à midi comme au crépuscule, étendu dans l'herbe, je contemple la Création dans la paix d'un éternel dimanche.
 
Et je ne suis plus qu'une flamme, les yeux dirigés vers des heures bleues et des horizons purs.

A l'image de cette cité aux apparences anodines dont nul citadin n'a jamais entendu parler, je crois que le vrai bonheur n'est jamais spectaculaire.

VOIR LA VIDEO :

lundi 7 novembre 2022

1911 - La pollution, c'est la vie !

Respirer, bouger, transpirer, excréter, donc vivre, c'est nécessairement "polluer".
 
Entendons-nous : on a  donné une connotation négative au terme "polluer". Là est la grande erreur. Une hystérie s'est développée à partir de cette fausseté. Dans ce contexte passionnel, les mots ont pris une telle ampleur qu'ils ont fini par brouiller les concepts les plus élémentaires et abolir les capacités de réflexion des êtres les plus sensés, jusqu'à l'irrationnel.
 
Dans ce climat de folie, l'écologiste a l'impression que nos ordures, c'est-à-dire les poussières, les gaz, les détritus en tous genres "salissent" la planète. En réalité ces scories de nos activités entretiennent, renforcent, et même enrichissent l'écosystème.
 
Les adorateurs fous de la verdure ont choisi arbitrairement, subjectivement de désigner par ce vocable "pollution" tout ce qui atteint leur sensibilité, en dehors de toute compréhension objective de ce phénomène.
 
A l'état naturel la "pollution" (autrement dit la production de déchets, de rejets, l'apport de corps étrangers, l'intrusion de matériaux, de germes, de substances dans des milieux inadéquats) existe depuis toujours, en dehors des hommes.
 
En effet, le vivant ne cesse d'exercer son empreinte partout autour du globe : excréments, expirations pulmonaires de "l'air vicié", urines, décomposition des algues, des végétaux, des cadavres... Crachats volcaniques qui noircissent le ciel et déclenchent des feux de forêts, réduisent en cendres des savanes, illuminent "artificiellement" les nuits. Rivières qui débordent et noient la faune et la flore... Etc. Les exemples de dégradations d'origine purement terrestre sont multiples.
 
Lesquels ne sont rien que des engrais, en fait.
 
Des trésors chimiques, minéraux, sulfuriques, calcifères, carbonés, putrescents qui interagissent bénéfiquement avec l'environnement pour le régénérer, le transformer, le renouveler. Bref, des émanations "nocives" et des chocs qui en définitive contribuent sainement au fonctionnement vital de notre sphère bleue...

Le "pollueur" n'est que le bras de Gaïa. Au même titre que la bouche volcanique qui vomit son "poison" ou l'été incendiaire qui brûle de vastes étendues sylvestres.
 
La dynamique de ce qui est organisé, actif, de tout ce qui vibre et palpite, ce sont précisément ce que les défenseurs du retour à l’état primitif nomment des “agressions”, des “nuisances”, des “contaminations”. 
 
Pour le dire plus sereinement, ce sont tout simplement les forces en action, les oppositions des éléments entre eux, les luttes entre les contraires, les combats pour l'accès au Soleil, le feu contre la glace, la chair contre le roc, le fort contre le faible, le dur contre le mou, la loi du plus vif, etc.
 
“Agressions”, “nuisances”, “contaminations”, rien que des désignations dépréciatives utilisées par ces alarmistes aspirant à végéter dans leur bulle verte... Ils appréhendent le réel avec leurs oeillères en choisissant d’appeler un chat un chien, et par conséquent l’ordre le désordre.
 
En préférant leurs rêves au réalisme, ils ont fini par voir des noirceurs dans la nuit et des artifices dans le jour. Aveuglés par leurs vues étriquées, ils ne perçoivent plus la clarté des évidences.
 
Ce qui subit les attaques (plantes, animaux, prairies, mers, azur, lacs, etc) est forcément ce qui est debout, chaud, animé, lumineux, imbibé de sève, plein de flamme, rempli de sang, ivre de bonheur... Et ce qui y résiste est fatalement vigoureux, entreprenant, heureux d’exister ici-bas pour se battre et grandir ! C'est le jeu de la VIE par définition, la dynamique de la Création.
 
On devrait plus justement parler de "stimulation" et non de "pollution". Et remplacer dans les esprits les sombres corbeaux par les claires colombes, le mensonge par la vérité, les catastrophes imaginaires par les harmonies vraies.
 
Un monde sans "impuretés" est un monde mort. Immobile, pauvre, stérile, éteint.
 
Sans fumier, point de fruits. Sans fumées d'usines, point de résilience. Sans virus, point d'anticorps.
 
Pourquoi, dans la tête d’un disciple de la régression, un chimpanzé qui chie serait plus acceptable qu'un humain qui roule dans une voiture à essence ? Les deux impactent leur milieu à leur manière : le quadrumane avec son instinct de défécation, le bipède avec les éclats de son intelligence.
 
Le premier fertilisera bêtement le sol, le second comblera astucieusement le profitable inachèvement de l’oeuvre divine par son génie et sa créativité.
 
C’est exactement la raison d’être du conducteur de moteur à explosion : il a été jeté dans cet asile de la matière pour la modeler, l’affiner, la mettre à son service afin de se perfectionner lui-même en tant que mortel conscient de sa place immense, centrale sur Terre.
 
La seule différence entre le penseur et le singe est là. Mais fondamentalement l’un comme l’autre font partie du grand show cosmique consistant à augmenter la lumière de l’Univers.
 
L’Humanité avec ses inventions, ses améliorations de la glaise brute, ses aménagements de la nature, sa domination de la friche qu’elle change en jardin du paradis, sa capacité innée à civiliser la sauvagerie, agit sur ce qui l’entoure comme un agent fructificateur et non destructeur.
 
Bien entendu, il ne nous est nullement permis au nom de notre prééminence sur tout, de corrompre ou d’anéantir les cadeaux du Ciel, de dévaster ce qui a été créé ou de faire souffrir les bêtes, loin de là.

Il s'agit seulement de nous servir avec raison (et respect), mais non sans zèle, de ce qui est à notre disposition comme d'un tremplin pour nous envoler vers l’infini.

Non, nous ne sommes pas la calamité de ce siècle ! Mais au contraire l’équilibre universel, la mesure de tout, le salut sublime...

Et la providence des étoiles.

VOIR LA VIDEO :


dimanche 6 novembre 2022

1910 - Seule au monde ?

La Lune est une terre dure comme la pierre, une mer de dunes et un désert sans fin.
 
C'est une contrée sans nulle âme, dénuée de vie. Pas un souffle. Ni de vent, ni de bête.
 
Pourtant ce royaume de néant est plein d'attraits. Son sol est un rêve solide et ses horizons sont peuplés de paysages d'âpre poésie.
 
Sur ce globe de désolation règnent l'absolu silence, l'éternelle absence, la majesté du rien.
 
L'inertie des éléments, l'éclat de la mort. La beauté pour la beauté.
 
Les ténèbres comme la lumière y sont tranchées. Ainsi que la glace et le feu. Tout y est clair ou noir. Et l'attente y est vaine : il ne s'y passe pas la moindre histoire, à des siècles de distance.
 
Des millions de jours et de nuits s'y écoulent, tous pareils. Les images y sont les mêmes, inchangées, immuables. Sur cet autre monde les roches sont gelées ou brûlantes mais ne bougent point.
 
Les ombres seules, qui naissent à l'aube pour s'étendre jusqu'au soir, animent cet océan immobile.

Mais parfois aussi, cette planète jaune reçoit la visite d'êtres étranges dans leur maison volante, créatures baroques, folles et mystérieuses appelées "cosmonautes".

VOIR LA VIDEO :

mercredi 2 novembre 2022

1909 - Le Ciel et la Terre

(D'après un tableau du peintre Aldéhy)

Voici le Ciel et la Terre, l'auteur et l'oeuvre, la souffrance et la sainteté, la mort et l'infini.
 
L'innocence a vaincu le péché comme le jour fait disparaître la nuit : en douceur, par la simple vérité de l'aube qui s'impose.
 
C'est l'autorité du Soleil, la beauté de l'azur, la force du bien.
 
Et l'universalité de l'amour.
 
La puissance, c'est l'enfant. La vertu, c'est l'homme. La flamme, c'est le divin.
 
Et l'humilité, la femme.
 
Elle est le silence dans l'ombre, la procréatrice qui tremble et qui pleure, la servante qui donne.

C'est aussi la gloire de son âme immense.
 
Tels sont les mystères du sort humain, la condition des êtres nés pour mourir, l'intangible héritage des siècles, depuis que le monde s'est incarné.

Et le verbe qui s'est fait chair est devenu le sang rédempteur retourné vers la Lumière.

VOIR LA VIDEO :