samedi 22 avril 2023

2002 - Le Rimbaud des bobos

Je fis une fleur de papier qui fut prise pour une pièce en or (je fais référence ici au "Rêve de Bismarck" signé "Jean BAUDRY").

Avec cet écu de fumée je me payai la fiole de quelques doctes chimpanzés en jabots, pétrifiés de certitudes intellectuelles. Des sortes d'exégètes au nez rouge exécutant leurs augustes numéros dans des tribunes d'universités. Mais j'eus aussi un hochet autrement plus animé que ces statues austères blanchies de mortelle poussière.

Un authentique clown du cirque médiatique, au visage vraiment pâle, nommé NABE.

Le Gugusse remua bien la feuille de toc, fat comme un coq.

IZARRA ria de sa farce, incrédule face à tant d'âneries de la part d'érudits. Et eux, sots lecteurs de BAUDRY la baudruche, persuadés de respirer le pur éther de leur étoile d'artifice, s'enivrèrent de vide.

Nul ne voulut prendre au sérieux la perle du facétieux faussaire, alors qu'ils avaient déjà tous avalé les navets de Rimbaud sans jamais daigner les accompagner d'une once de doute ni accepter d'y ajouter un seul grain de sel humoristique... Ils préférèrent se faufiler sans filet dans la fosse au faux ! Hésiter aurait été la preuve de leurs propres limites. Autrement dit celles de leur menteur favori, le poète aux grandes guirlandes. C'est qu'ils se prennent réellement pour d'infaillibles anguilles, ces andouilles de la vérité !

Allez, hop ! Un Bismarck à se coller illico dans le fusil  ! Pan ! Dans la panse ! Boum ! Dans la pomme ! Légume ou enclume, ça passe tout pareil ! Après l'horoscope, le scoop ! Miam-miam la bonne plume ! Et zéro boule au ventre ! Ho ! que c'est bon ça madame ! Du bon Rimbaud à la sauce mythologique ! Ce goût de flotte, ces arômes de néant, ces atomes de talent... Et cette sensation de rien ronflant qui fait tourner les têtes creuses, et que l'on examine avec les mêmes coquetteries précieuses qu'un vin rare sous les projecteurs des soirées huppées...

Ha ! ce vertige intime issu du vent innommé des hauteurs imaginaires... Si l'amateur de découvertes de portes ouvertes est un imbécile inné, le lettré dénué d'illumination l'est tout autant.

Un peu coriace la pipe du prussien, mais au moins ça a la saveur âcre du vrai plus dur que nature, n'est-ce pas l'essentiel ? Le leurre n'est pas admis du haut de leurs perchoirs, cela ne peut être que du pain chaud et rien d'autre ! IZARRA serait le boulanger de ces roulés dans la farine ? Allons bon ! Va pour un fromage, mais un Rimbaud en guimauve, non, impossible ! Pas lui, pas ce papillon malicieux qui s'amuse à renverser des pachydermes ! 

En terme d'image, quelle naufrage pour la rimbalsphère...

Bref, Rimbaud est le chouchou des gogos. C'est aussi ma pire rage d'ailé sans fard.

Le Rimbaud des bobos est un attrape-nigauds qui ne fait pleurer que les pigeons de Paris.

Il est le héros des pouilleux en vogue et des mondains statiques. Et la terreur des intemporels concierges.

On me transperce, me perfore, m'empale quand j'ose les mots qui font moche mais qui pourtant sont justes !

Moi, face à cet endormeur d'idéalistes boutonneux, à ce réveilleur de noctambules guindés et charmeur de vagues dingues, je ne sors que l’épée du rire.

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