Texte d'après un tableau du peintre Aldehy
Avec ses airs de sainte, ses yeux dans le vague et sa tête dans le ciel,
l'ingénue à la gorge nue s'imagine élue aux nues.
Est-elle plongée dans de célestes états intérieurs ou bien simplement
entourée d'azur ?
Ainsi ceinte d'éther, nimbée de nuages clairs, dans cette posture ambiguë
se situe-t-elle dans le sacré ou dans le nacré ? Dans la pureté ou dans la
vénusté ? Dans la vertu ou dans le dévêtu ?
Son visage est celui des statues, son corps celui des vestales.
Que fait-elle donc sous la lumière propice du jour et les regards obliques
des loups et des boucs ?
Cette nature de béate aux lignes diaboliques serait-elle finalement une
tentatrice qui s'ignore ? Et sans le vouloir, attiserait-elle des feux impies
sur la Terre au lieu de faire neiger dans les cimes de l'esprit ?
Elle-même ne le sait peut-être pas, trop éblouie par les sommets auxquels
elle aspire, étourdie comme une gourde par ses folles aspirations, égarée dans
ses hauteurs totalement désincarnées.
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