Depuis ma cabane à découvert dans la prairie, j'observe la Lune dès qu'elle
apparaît.
Au crépuscule j'allume un feu comme si je l'appelais. Et elle me salue de
son aile pâle.
Elle passe au-dessus de mon gîte et mon âme s'éclaire dans la nuit.
Tandis que les heures s'écoulent, elle remplit de sa présence l'obscurité
et la solitude. Et dépose sur le monde endormi un parfum de mystère.
Son vol est feutré, insidieux, imperceptible. Et bien vite pourtant elle m'emmène de constellations en constellations, parcourant la nue du soir
jusqu'à l'aube telle une balle sidérale.
Cette bulle d'or est comme une flèche qui mollement sonde le ciel pour
disparaître derrière l'horizon à la poursuite d'une inatteignable cible.
Assis près de mon refuge de bois, tout en suivant sa course céleste,
j'oublie le temps.
Je suis hors-sol, je vogue dans un océan d'interrogations et plane dans une
infinie mélancolie, enivré par mes rêves d'éternité.
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