mercredi 23 juin 2021

1671 - De la fosse à la lumière

Texte inspiré de "Emmanuel", oeuvre musicale de Michel Colombier, ainsi intitulée en souvenir de son fils mort tout jeune.
  
C'est le temps du malheur : à peine paru, l'astre s'est couché et à présent les ténèbres glacent les coeurs.
 
L'enfant est mort.
 
Ces heures sont comme un jour noir en plein soleil, un océan de deuil sous le ciel, avec des larmes s'écoulant des montagnes.
 
L'innocent aux joues pâles gît dans la tombe.

Le poids est trop lourd à porter et la vie devient un cri : les paroles sont vaines et l'esprit suffoque.
 
Alors on fait parler le luth.

Et c'est avec la musique que l'on pleure car les instruments disent mieux ces choses que les humains avec leurs mots.
 
Le chant de l'homme va bien plus loin, plus haut, plus en profondeur que son verbe.
 
Et dans son art de simple mortel, il se surprend à égaler les dieux. Lorsqu'il joue, ses nuages, ses sanglots, son désespoir malgré tout sont mystérieusement empreints de lumière.
 
Et la tristesse infinie qu'il veut exprimer, comme si une force surnaturelle l'inspirait, laisse transparaître des clartés plus vastes encore que les ombres contenues en lui.
 
Alors tous nous sentons que l'âme du petit défunt, par-delà sa chair éteinte, s'élève de la fosse pour se rallumer dans les sommets. Au-delà de nos vues physiques.

Aussi magnifiquement que les notes de musique qui lui sont dédiées.

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1 commentaire:

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