dimanche 30 octobre 2022

1908 - Lune de haut vol

La Lune est l'amie des morts, l'alliée des ombres, l'aimée des âmes légères, la lumière des esprits.
 
Elle éclaire les heures amères de la Terre de ses rayons de miel.
 
Et jette des lueurs de doute sur les têtes en l'air qui oublient sa magistrale présence, négligent ses allées et venues, ignorent son influence.
 
Elle ne projette des jours sombres que pour les frileux, les frêles fleurs et les endormis. Mais illumine l'antre des loups, brûle le coeur des rats en joie et enflamme les lyres qui chantent en son  nom !
 
Elle brise encore les prisons névrotiques de sa poésie libératrice.
 
Sa clarté nocturne améliore nos vues sur nous-mêmes, les hommes et le monde : en estompant nos traits grossiers et en allégeant nos vies de leurs semelles de plomb, elle rend plus belles nos faces de mortels et plus douces nos douleurs de lourdauds.
 
Quand elle passe dans la nue, elle attire les regards des êtres assez détachés du plancher des vaches pour daigner s'attarder sur son visage céleste.

Mais surtout, inspire des feux sacrés à tout ce qui est paré d'ailes : oiseaux, poètes, enfants, chauve-souris, vieillards, vagabonds, amoureux, moribonds...

Elle est l'éclat secret des poitrines qui battent et des pierres qui rêvent.

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samedi 29 octobre 2022

1907 - La Lune s'allume

La Lune s'allume dans la nuit et illumine les nues de ses rêves gris.
 
Le globe lunaire vogue dans l'océan nocturne. Mais également, quasi invisible en plein jour, dans la démesure de l'azur, solitaire. 

Peut-être en quête d'oubli ou d'éternité, qui le saura ?
 
Ses journées sont fades, toutes pareilles, tristes et silencieuses. Mais sa destinée est éclatante : elle porte la flamme du Soleil jusque dans l'ombre de la Terre, éclairant vainement les dormeurs mais apportant de l'espoir aux veilleurs et de la lumière aux égarés des chemins dépourvus de chandelle.
 
Son visage de pierre et de cratères est lourd, mais son vol léger.
 
Elle passe dans le ciel comme un papillon aux ailes sidérales. C'est un astre spécial qui ne ressemble qu'à lui-même, quelle que soit la face qu'il nous montre.
 
Le mystère l'embaume et la mélancolie l'habite.
 
Passages après passages, ce cadavre céleste nous raconte sa morne existence d'étoile éteinte.
 
Et sous nos regards interrogatifs, continue de mener sa vie de mort-né.

Dans son rôle à la fois humble et glorieux de grain de poussière du Cosmos, tournant encore dans l'espace pour des temps infinis.

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samedi 22 octobre 2022

1906 - Nuit sombre

À minuit passé, on toqua à ma porte.
 
Armé de ma chandelle, j'allai voir qui frappait au seuil de mon foyer à une heure aussi indue.
 
- Qui va là, demandai-je d'une voix hésitante ?
 
- C'est moi Séléné.
 
- Et... que voulez-vous ?
 
- Je viens chercher le gîte.
 
- Comment cela ?
 
- Ouvrez-moi, c'est urgent. J'ai peu de temps. Je vous expliquerai.
 
J'osai le risque de la folie en accueillant chez moi la mystérieuse présence nocturne...
 
Je pensais avoir affaire à une femme, en fait il s'agissait d'un visage de rocaille avec un corps de nébulosité paré d'un voile de poussière. Comme un marbre embaumé de brume, une face énigmatique incarnée dans une statue de sel.
 
L'apparition me fixait de son regard crépusculaire et me dit :
 
- Je me suis égarée dans le noir à travers champs.
 
En effet, je constatais que dehors, les ténèbres étaient inhabituellement denses.
 
Elle reprit :
 
- Figurez-vous que j'ai momentanément perdu la boule. En attendant que la raison me revienne, faites-moi une place dans votre lit. J'ai besoin d'un peu de repos au chaud. Demain à l'aube, je serai déjà partie.
 
C'est ainsi que je partageai ma couche avec ce fantôme sidéral. Et plongeai dans un sommeil lourd, sans rêve.
 
A l'aurore, je me réveillai seul avec à mon côté les draps encore froissés laissés par mon étrange hôte. En sortant, je m'aperçus que la Lune était là, juste au-dessus de mon toit.

Plus tard, j'appris que cette fameuse nuit où je reçus l'extraordinaire visiteuse eut lieu une éclipse totale de l'astre.

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mercredi 19 octobre 2022

1905 - Soupe de Lune

En octobre la Lune semble mûrir comme une citrouille dans son potager stellaire.
 
Elle suscite en moi des appétits vespéraux pour un bol de flammes aux parfums oniriques.
 
En la voyant grossir tel un fruit de saison dans l'horizon céleste, j'ai envie d'en faire une soupe orangée et sucrée, ainsi qu'on le fait avec les stars de nos jardins qui finissent en potage ou en tartes.
 
Bien que mon dîner soit plus éthéréen que terrestre...
 
Je laisse au commun des mortels la pulpe et la sève des récoltes de l'automne. Moi, je préfère m'abreuver de la clarté de l'astre et me nourrir de ses pierres.
 
Ma faim est poétique avant tout. Et ma soif toute désincarnée. Mon ivresse n'est pas de ce monde. Je veux avaler non des légumes mais de la lumière. M'alimenter non pas de patates mais de beauté. Je ne suis pas intéressé par les trésors horticoles poussant sous nos pieds mais par les rêves qui font pousser des ailes dans le dos.
 
Je vise non pas le sol temporel et ses promesses alimentaires mais les hauteurs éternelles où pourra se déployer mon vol sans fin.
 
Je suis un papillon de l'humus.

En ce mois d'or et de feu aux arbres pleins d'offrandes et de feuilles dorées, je n'ai de regard que pour le globe couleur de miel.

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mardi 18 octobre 2022

1904 - Puretés raciales

A chaque couleur de peau correspond une identité forte.
 
L'aspect des bipèdes que nous sommes, issus de souches spécifiques, n'est nullement anodin. Au contraire, les innombrables physionomies existant autour du globe témoignent de ces différences cruciales ancrées dans nos gènes, nos cultures, nos terres, nos histoires, nos légendes, nos sensibilités, nos moeurs.
 
Ce sont précisément toutes ces variations humaines avec leurs inégalités physiologiques, leurs oppositions religieuses, leurs horizons philosophiques, leurs sommets civilisationnels, leurs divergences historiques, mais aussi accompagnées de faveurs climatiques pour les uns ou de difficultés environnementales pour les autres, qui enrichissent notre planète.
 
Bref, ce sont les irrégularités du terrain humain qui donnent sa saveur au monde.

Telles sont les valeurs des races qui reflètent des univers multiples.
 
Il y a autant d'étendards raciaux qu'il y a de types faciaux.
 
Les gauchistes, qui sont des gens racistes, veulent mélanger toutes les fleurs de la Création pour les faire disparaître. Ces ennemis des porteurs de sang pur aimeraient remplacer l'arc-en-ciel de l'Humanité par un métissage massif. C'est-à-dire, un brouillard généralisé uniformisant les mortels de la tête aux pieds.
 
Comme s'ils étaient incolores, inodores, interchangeables, clonés, déracisés.
 
Mais non, nous sommes tous des fruits divers avec des pelures qui ne sont pas les mêmes, des formes épaisses ou allongées, des charmes plus ou moins légers, des attraits doux ou rudes. Nous sommes tous des corps et des esprits ayant des capacités pour tels arts, des compétences pour telles activités, des intelligences adaptées à nos milieux, etc.

C'est pourquoi je désire que soient préservées les sèves amères et sucrées, âcres et salées qui composent l'océan des hommes.

Et représente le visage de Dieu.

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samedi 15 octobre 2022

1903 - Lune-pizza

Par un soir sans pain ni feu rempli de solitude et rongé d'ennui, mon ventre se mit à rêver d'un horizon consistant : un éther composé de trésors aux terrestres saveurs, un cosmos comestible plein d'aliments lumineux, un paysage stellaire proposant une nourriture d'or et de flamme.
 
Bref, un festin de firmament.
 
J'avais une faim de vagabond aux semelles d'enclume : ma tête certes débordait d'étoiles mais ma panse demeurait aussi creuse qu'une cloche.
 
Et je trouvai, à travers le disque lunaire roulant dans l'empyrée, de quoi combler mon appétit d'esthète affamé.
 
Séléné m'apparut, véritablement, telle une pizza tandis que mon corps criait famine.
 
Je la dévorais des yeux, la convoitais comme un énorme gâteau derrière une vitrine. Elle était belle, dorée, chaude... A la place des cratères, je voyais des trous dans du gruyère et sur ses bords je devinais de la mozzarella qui brillait. L'odeur de sa croûte jaune parvenait jusqu'à mes narines et allumait mon âme...
 
L'astre se présentait à moi, en cette heure cruciale du dîner, j'en fus persuadé, avec une face de pâte à l'huile d'olive garnie de délices salés...
 
Enrichie de garnitures éclatantes, plus blonde que jamais avec ses ingrédients précieux, la présence astronomique irradiait d'attraits gastronomiques dans l'espace nocturne.
 
Et je crus vraiment voir le visage d'une "quatre-fromages" au fond d'un four céleste. Je fus émerveillé par l'alléchante apparition.
 
Et bientôt rassasié de beauté, j'en oubliai finalement de satisfaire les nécessités de ma chair et allai me coucher sans rien manger.

Au matin, je rompis mon jeûne avec un cadeau tombé du ciel accompagnant mon café.

La Lune m'avait offert, en effet, un énorme et providentiel croissant.

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mercredi 12 octobre 2022

1902 - La grande question

(D'après un tableau du peintre Aldéhy)

Ce globe peuplé d’âmes est la passion du sauveur du monde.
 
Dans le creux de sa main repose toute la légèreté du Ciel.
 
C’est-à-dire l’avenir de la Terre, le poids des péchés à laver, la multitude d’hommes à éclairer.
 
La Création n’est pas qu’une flamme divine, pas seulement un miracle, non une simple grâce. C’est également une question aussi vaste que l’Univers : pourquoi ?
 
Une interrogation qui embrasse l’infini, inclut le mystère, contient même sa propre source...
 
La réponse se trouvera en chacun d’entre nous. Et pas ailleurs. Tel est le lot des humains que nous sommes : dépasser nos petitesses afin d’atteindre la lumière. Cette clarté céleste qui est le centre de nous-même. Comme un soleil qui s’allume pour faire surgir le jour, et ainsi devenir une fin en soi, justifier sa raison d’être, nous devons nous lever et monter, pour ne plus jamais redescendre vers la nuit.
 
Tel est le sens de tout ce qui est.

Cette sphère d’azur où viennent naître les enfants de Dieu est l'explication ultime.

C'est l'acte fondateur du Créateur.

Nous sommes sa plus grande oeuvre d’amour.

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mardi 11 octobre 2022

1901 - Amiens

Amiens, ville triste aux sommets pleins de pesanteurs, fut le premier horizon de mon enfance. Une sorte de grand ciel sombre situé par-delà les bois et les plaines, loin de mon village.
 
Je percevais la capitale du département depuis la hauteur de mes douze ans. Avec un regard double, naïf et acerbe : celui du corbeau des champs et celui du papillon des jardins. C'est-à-dire un mélange de nuages et de Soleil, de neige et de suie, de vagues et de flammes.
 
J'avais déjà des ailes pour survoler le monde et le voyais entre l'ombre et la lumière, le caniveau et l'azur, la ronce et la fleur. Et considérais par conséquent les choses non platement mais avec la vigueur de mes sentiments graves et frivoles.
 
Bref, cette Babylone du royaume de la betterave me paraissait aussi sinistre que sublime.

Brillante comme le charbon.
 
En effet, la cité picarde endeuillée par la brique, figée dans une ambiance mortelle -et cependant magnifiée par sa cathédrale-, a un charme crépusculaire.
 
Et ressemble à un vaste cimetière.
 
Un lieu de peines et de pluies hanté par des âmes vivantes et des endives mortes, des astres pâles et des coeurs lunaires. Le peuple amiénois est une mer de ténèbres qui a le sourire.
 
En cette agglomération du nord coule le plomb des siècles et remontent les brumes de la nuit. C'est une vieille gargouille qui a l'habitude des larmes. Ce qui lui confère ce visage spectral, cet air morne, ce teint noir. La grisaille alourdit ses pavés et l'averse fait sangloter ses toits. Et l’été qui rayonne en vain sur son éternelle langueur n’arrange rien à la situation. L'éclat de la flèche gothique rivalise avec la morosité de la Tour Perret : l'une désigne un âge stellaire, l'autre des jours d'agonie.
 
En toutes saisons, les rues de ce chef-lieu sont hivernales et les gouttières débordent de regrets.
 
Mais aucune année n'y est mauvaise pourtant car il y a, pour alléger cette préfecture maussade, les hortillonnages, Ché Cabotans, ainsi que les macarons.
 
Sans omettre la frite qui se marie à merveille à la bière.
 
Vous qui venez du sud ou bien d'ailleurs, vous serez toujours les bienvenus dans ce pays de craie, de flotte et de déprime qu'est la Somme.

Et n'oublierez jamais son plus terne joyau, Amiens.

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dimanche 9 octobre 2022

1900 - Pleur de Lune

Elle porte une robe de défunte, une couronne de tristesse et se pare d'un masque de lumière. En réalité sa face visible n'est qu'un leurre de pudeur.
 
Quand elle brille, elle se cache pour mieux pleurer dans son ciel de solitude, la Lune.
 
Elle a la couleur de la mélancolie, l'éclat du chagrin, le visage de la misère.
 
Avec ses traits de pierre et ses cratères pleins d'ombre, elle ne songe qu'au malheur.
 
Son front est glacé et de ses joues n'émanent que de plats rayons. Sa flamme n'est qu'apparente : cette torche céleste qu'elle incarne faussement n'est rien qu'une illusion.
 
Sous ses allures de flambeau, l'astre est une tête éteinte aux jours finis qui ne pense plus qu'aux mortelles étreintes de la nuit.

Elle est devenue la reine de la mort et la graine de l'amour.

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vendredi 7 octobre 2022

1899 - Rêve d'amour

Ce matin en me réveillant, mes draps étaient parfumés de mystère, aussi légers qu'une toile d'araignée, nébuleux tels des nuages : ma nuit venait d'être peuplée de fantômes séduisants, envahie d'étoiles étranges, chargée d'images d'éther et de visages de pierre.
 
Je vis dans la clarté de l'aube ce que j'avais vu dans mon sommeil : une face de femelle au sourire de fauve, aux cheveux de sorcière, au corps de déesse. Une amazone à tête d'astre. Un animal avec des traits de feu. Une figure stellaire aux allures de Lune. Un Soleil jetant des flammes de givre, tranchantes et mortelles.
 
Cette apparition venue de si loin me mit en joie, m'effraya délicieusement, me brûla le coeur et me gela les os. Avec son air carnassier, son regard de mouche et ses lèvres sanguines, cette présence, exact reflet de mon rêve, inspirait l'amour.
 
Le vrai, le beau, le dur.
 
Sortie des profondeurs, issue de l'insondable, née des immensités, cette femme était une parfaite inconnue.
 
Mais elle était là, devant moi, et me fixait de ses yeux globuleux, comme une ogresse affamée de chair virile ! Cherchait-elle à se nourrir de la lumière de mon front, des ténèbres de mes désirs, des horizons de mon âme ?
 
Elle la glace, moi la neige. Elle le granit, moi le marbre. Elle le jour, moi l'azur.
 
Elle m'adressa des mots à la fois clairs et inaudibles. Entre obscurité et illumination. Ses paroles lourdes de pensées vraies me percèrent ainsi que des flèches. Elle me parlait en effet de l'essentiel, rien que du plus important.
 
Elle me dit ces choses que je savais déjà mais que j'avais peur d'entendre :
 
"Alors espèce de radin, quand est-ce que vous allez m'augmenter ? Je vais pas continuer à me coltiner les poussières pour un salaire de misère !"

Je m'aperçus alors que j'avais affaire à ma femme de ménage.

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mardi 4 octobre 2022

1898 - Vive le patriarcat !

Rien de plus éclatant sous le ciel des mâles triomphants et des femelles bien élevées, dociles et heureuses de l'être, que le modèle patriarcal.
 
Je ne remets pas en cause cet ordre établi qui a fait ses preuves en lettres d'or dans l'Histoire humaine. Le socle des sociétés masculines est un granit supportant une montagne d'inébranlables certitudes millénaires. Et son sommet est un azur de stéréotypes phallocrates où s’envolent dans la joie les féminins volatiles ayant offert leurs plumes à leur seigneur couronné de virilité...
 
Mars est de feu, Vénus est de lumière. Entre les deux, c'est l'alliance féconde et harmonieuse de la force et de l'obéissance, du loup et de l'agnelle, de l'épine et de la fleur.
 
Dans le saint foyer où des choses considérables s'opèrent, loin des mensonges du siècle et des mirages du monde, les natures s’ajustent en douceur et les âmes s'accordent sans heurt. C’est là que les sorts se scellent réellement. Et la soumission de la cuisinière au guerrier devient un pacte sacré. La mère donne l'exemple à la fille, le père montre au fils le chemin vers le Soleil et le patriarche fait appliquer ses sentences à tous.
 
Telle est la grande hiérarchie d'inspiration divine, l'autorité éternelle issue des lois cosmiques, le juste agencement des causes primordiales. Il en est des humains comme des astres : les uns brûlent pour que les autres soient éclairés, et tous brillent finalement. C'est cela le vrai partage des fruits entre les sexes, l'échange des richesses : le maître protège son esclave, la proie reçoit la considération de son chasseur, la chienne respecte son dresseur.
 
Bref la femme admire l'homme.
 
Ce dernier demeure avant tout et depuis toujours un lion plein de flammes qui cherche à foudroyer la gazelle de son glaive de chair ! Et le gibier en jupons, fébrile, n’attend que le coup fatal du bras armé sur son échine, espère sentir la poigne martiale se refermer sur sa féminité, rêve de voir le prédateur brandir l’épée qui tranchera son destin, désire se faire couvrir par la poitrine du taureau enfin, pour pouvoir s’y blottir avec amour...
 
Le féminisme chez moi, ça n’existe pas.

Les vérités de la Création sont immuables, universelles, admirables, c'est pourquoi cet idéal de bonheur conjugal ne changera jamais sous mon toit, Dieu merci !

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