mercredi 31 mai 2023

2026 - Clinchamp, ce voyage sans fin

Se rendre à Clinchamp avec l'idée d'aller voir ce qui s'y passe, ce qui s'y trouve et surtout d'y demeurer assez longuement pour y éprouver l'effroi, l'ennui ou bien l'émerveillement, et de considérer cela comme un voyage initiatique, c'est plonger dans un trou inconnu en même temps qu'en soi-même.
 
Une exploration intérieure palpitante ou bien mortelle, mais aussi une aventure dans les obscurités et lumières insoupçonnées d'un quotidien aussi glorieux que misérable.
 
Ce village au sommet de tous les vents périmés, en retard de toutes les modes, à l'avant-garde des pensées ancestrales, champion des vieilles torpeurs, au premier plan des archaïsmes est la capitale mondiale des rêves et cauchemars tout en verdure et ciels gris.
 
Ici le pèlerin en mal de vaches banales et d'air léthargique découvrira, en plus de ces cadeaux à prix dérisoires, l'immense trésor des dimanches de mort, ces jours noirs qui l'emmèneront loin, soit dans les nuages, soit dans la bouse.
 
Et sous ses pieds, s'il a un peu de chance, tout en marchant il reconnaîtra la terre promise, ignorée du reste du monde, où se posent les sabots des gens heureux, aussi pesants que des enclumes, avec leur coeur léger, leur vie simple, leurs regards comblés.

Dans ce clocher où l'on naît anonyme, où l'on meurt si proche des étoiles, où l'on revient même peut-être après la tombe, les autres pensent que l'on y a tout perdu à n'y rien faire, alors que le moindre crotteux y a tout gagné au contraire, après y avoir passé cent ans à regarder l'azur et le cul des bovins avec des yeux pareils aux humbles élus qui sont dans la grâce.

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mardi 30 mai 2023

2025 - Sardines à l'huile

Il en faut peu pour mon bonheur.
 
Offrez-moi une boîte de sardines à l'huile pour mon prochain déjeuner, cela me comblera.
 
J'en ferai tout un festin, heureux comme un roi !
 
Alimenté d'humilité, de sobriété et de saines choses, je ne réclamerai rien d'autre qu'un peu de pain, peut-être. Et d'un seul verre d'eau, je conclurai ce banquet, à la mesure de mon appétit de plume.
 
Je veux non seulement de la simplicité dans mon assiette, mais encore de la légèreté pour mon esprit.
 
En ouvrant ce genre de conserve, je nourris mon âme d'azur.
 
C'est en avalant cette chair de poisson qui trempe dans la graisse d'olive que je reste le moins longtemps attablé.
 
Vite repus de cette nourriture sans artifice, pour unique dessert je ne désire alors plus que le ciel.
 
L'estomac satisfait de ce gras salutaire, je n'ai plus besoin d'aucun plomb dans mes semelles pour me maintenir si bas sur terre.
 
Ne plus avoir faim après avoir mangé comme un moineau me donne des ailes.
 
Après avoir vidé le maigre contenu de ce récipient en ferraille, je me mets à m'envoler et chanter, aussi aérien que possible, irrésistiblement attiré par la beauté d'en haut.

Comme si je venais d'ingurgiter le plus divin de tous les nectars, lequel est en réalité le repas du pauvre.

Le seul qui procure l'ivresse supérieure : le vertige de l'essentiel.

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dimanche 28 mai 2023

2024 - Les fantômes

Les fantômes ont des raisons d'être qui ne sont pas les nôtres.
 
Et si nous ne croyons pas tous en ces causes imprécises, cela a peu d'importance : nous les voyons surtout depuis nos épaisses lunettes d'incarnés, ce qui les rend encore plus vagues aux yeux des sceptiques.
 
Ces blanches fumées ne sont préoccupées que par leur évasion, leurs vapeurs et leurs  intemporelles ailes.
 
Loin des lourdeurs et incrédulités des ânes rationnels.
 
Ces âmes sans plus de corps sont indifférentes à nos certitudes de myopes mortels.
 
Que les uns les perçoivent de leurs prunelles charnelles ou que les autres les prennent pour des mirages, elles ne font que passer sous leur nez, errant entre brèche tombale et ombre céleste, en quête d'un peu plus de clarté, de siècles en histoires, de caves en greniers, de pierres en prières.
 
Ces voyageurs intérieurs n'ont nul besoin de Soleil mais de lumière, ils manquent non de chaleur mais de hauteur, réclament plus d'aube que de flamme, cherchent non pas le centre du monde mais la porte de l'infini.

Ils vont et viennent ici-bas comme des pensées perdues dans le flou, mais ne rêvent, au fond d'eux-mêmes, que d'oraisons légères et d'horizons plus clairs.

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samedi 27 mai 2023

2023 - Le silence de la forêt

On l'imagine, non sans un délicieux effroi, peuplée de loups, investie par des êtres mystérieux, régie par des forces d'un autre monde, hantée par d'inquiétantes présences... La réalité est plus pragmatique, plus paisible, plus décevante aussi pour ces fous idéalistes : la forêt est civilisée, rangée, ordonnée, sans surprise.
 
Fondamentalement soporifique.
 
Elle est le dernier endroit où les foules partent se réfugier car il ne s'y passe jamais rien.
 
Il n'y a pas plus monotone que cet océan végétal où nul évènement ne survient du matin jusqu'au soir, à part le vacarme des champignons qui poussent, le concert fracassant de la brise qui fait frémir quelques feuilles et autres tonnerres assourdissants s'échappant de l'humus.
 
Quant à la nuit, c'est encore pire !
 
Ce lieu déjà hautement trépidant devient alors un vaste tombeau de silence et d'inertie. Et c'est bien là que la sylve se montre réellement effrayante. Si nul ne vient s'égarer dans la profondeur des bois, c'est bien pour la raison que l'on y meurt d'ennui.
 
Là où il y a des millions d'arbres, vous ne croiserez pas un seul humain normal. Les bipèdes ordinaires préfèrent les grands espaces ouverts : mer, montagnes, campagne, déserts, et toujours sous le Soleil, en plein vent, entourés d'immensités.
 
Les hiboux solitaires de mon espèce aiment par-dessus tout fuir l'agitation du siècle et se terrer dans la pénombre sylvestre, en quête de torpeur, de lenteur, d'isolement, à l'écoute des choses humbles, minuscules, invisibles.
 
Le royaume boisé est un gouffre de léthargie où tous ceux qui y pénètrent s'y font volontiers oublier.

C'est un éternel crépuscule où viennent s'endormir les hommes d'esprit et de plume.

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vendredi 26 mai 2023

2022 - Les arbres

Le jour, ils sont les refuges de ce qui vole et chante, les points d'ancrage des âmes voyageuses, les terrains de jeu des enfants aussi légers que les oiseaux.
 
La nuit, ils se transforment parfois en spectres qui effraient les égarés solitaires.
 
A l'aube, quand on les brûle, bien secs, ils redonnent espoir aux rêveurs qui se réveillent comme aux frigorifiés qui rentrent chez eux, ravivant la flamme de l'âtre et apportant de la lumière dans le foyer.
 
Les arbres ont l'écorce dure et les racines profondes des êtres d'envergure. Leurs bras, vastes et augustes, étreignent les siècles. Indifférents aux brises qui passent, indolores, seules les tempêtes sont à la mesure de leur destin.
 
Pleins de sagesse et de majesté, ils adressent au ciel leurs pensées immémoriales. Et laissent à la terre leurs feuilles fertiles, aux sangliers leurs fruits amers et aux hommes leurs trésors sucrés.
 
Ces vaisseaux immobiles naviguent en silence dans leur océan de mystère avec des lenteurs de géants endormis.
 
Et quand ils ne se fracassent pas contre le sol, de temps à autre, ils vivent encore longtemps après nous qui les voyons résister aux décennies, pour plonger dans des futurs hors de notre portée.

Comme s'ils partaient à la découverte d'un monde lointain. Afin, du haut de leurs branches vertigineuses et de leurs troncs sans âge, de se mesurer à l'éternité.

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mercredi 24 mai 2023

2021 - Les joies de Clinchamp

Si vous avez l'humeur d'un rat crevé, le coeur d'un corbeau lugubre ou l'âme d'un loup solitaire, venez vous ressourcer à Clinchamp !
 
Dans ce repaire de tout ce qui pleure et vole, se lamente et rêve, gît et s'enflamme, une joie spéciale jaillit de l'ombre et monte jusqu'à l'azur !
 
En cette terre élue mille sources de légèretés abreuveront vos têtes ténébreuses, éclaireront vos pensées noires, changeront vos lourdeurs de plomb en ailes d'or.

Sous ses dehors tombals, le village est en réalité le royaume des célestes ivresses ! Là les ploucs y sont heureux sans le savoir, les vaches prennent de la hauteur et les oiseaux se mêlent aux astres. Et les sabots de tous ces bouseux et de toutes ces bêtes meuglantes qui cheminent vers l'ennui ou bien tournent en rond, résonnent comme autant de cloches de cristal dans un ciel d'espoir.

Oui, sous les habits plébéiens, derrière les fronts grossiers, au-dessus des cornes épaisses, loin des pesanteurs horizontales, autour de ce clocher de la Haute-Marne un miracle permanent transforme les misères de notre siècle en pures beautés. Cette alchimie s'opère, en ce lieu précis, en vertu de la situation idéale dans laquelle se trouve cette commune perdue. En effet, les esprits fins constatent que de cette campagne aussi mortelle qu'un trou à sépultures émane paradoxalement une lumière particulière.

Cette clarté proviendrait de l'essentielle sobriété de cet endroit figé dans sa sclérose.

Ce ne sont ni les artifices ni les opulences qui confèrent leur splendeur aux déserts, font briller les caves, embellissent les ruines, mais les plus humbles choses, les moindres insignifiances, n'importe quelle brise de banalité.

C'est exactement ce qui se passe dans ce microcosme champêtre avantageusement placé entre l'étable à bovins et l'infini cosmique, comme né de la rencontre improbable des navets et des nuages ou du mariage subtil entre les cailloux du dimanche et la brume des jours de pluie.

Bref, en ce point propice de nulle part, renaissent les sèves mortes du monde. Les citadins écoeurés de leur luxe, blasés de leur lustre, lassés de leur lucre, auront de quoi s'oxygéner avec l'air des champs semés de patates et d'étoiles.

Au contact des vérités les plus simples, tout ce qui est de marbre se fait chair.

Là-bas, les plantes sèches redeviennent des herbes folles prêtes à fertiliser le néant.

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lundi 22 mai 2023

2020 - La merde républicaine

La République, c'est le royaume des bovins sans âme. Le triomphe de l'esprit horizontal. Le règne de l'égalité artificielle. La dictature des idées laïques, contre-nature, mensongères.
 
Le président de ce système régicide, déicide, maçonnique est la tête profane, évidemment non couronnée, d'une humanité plate, flasque, déracinée du Ciel. Il est le roi des veaux dans son palais d'athées aux blasons sataniques.
 
"Liberté, égalité, fraternité" : trois rutilantes façades pour éblouir le bétail élevé dans le culte criminel de la Révolution.
 
La Gueuse incarne une idéologie hérétique dégradante et déshumanisante car, à ses yeux, les hommes qu'elle gouverne sont des pions interchangeables qui se valent tous, des anonymes de même valeur accessibles à ses démocratiques médiocrités. Elle considère les créatures de Dieu comme de simples citoyens universellement aptes à se niveler moralement, prêts à se mettre au service de ses causes plébéiennes. Des pantins susceptibles d'accommoder leur conscience aux bassesses de ses lois impies.
 
Bref, elle estime que même les êtres les plus nobles de la population doivent se ranger aux vues majoritaires les plus viles, se placer à la hauteur congrue des idéaux de caniches. Chez cette roturière totalement détrônée, la majorité fait autorité, surtout si elle est composée d'ânes.
 
Elle conçoit les sommets au rabais.
 
Ainsi elle exige que tous adhèrent aux corruptions des moeurs en acceptant l'ignominie de l'avortement, du mariage entre gens de sexes identiques, du féminisme le plus décadent...
 
Sans nul égard pour les natures supérieures que heurtent ces abominations.
 
Au nom de l'indifférenciation érigée en impératif suprême, ses enfants sont tenus de manger la seule soupe qu'elle leur destine : le fade velouté de navets de la pensée uniformisée, sans aspérité, pleine de tiédeur consensuelle, dénuée de flamme divine.

N'étalez jamais vos beaux sentiments célestes devant cette vulgaire comptable qui administre les humains aussi froidement qu'une calibreuse de fruits et légumes. Marianne ne comprend pas ce langage transcendant.

Lorsque vous lui parlez de lumière, elle pense que vous évoquez les ampoules électriques des lampions du 14 juillet : elle ne croit qu'à l'artifice.

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dimanche 21 mai 2023

2019 - Les ailés

Les sommets appartiennent aux oiseaux de haut vol et la beauté leur est exclusivement réservée.
 
Seuls les âmes bien nées, les êtres supérieurs, les esprits d'envergure, les têtes bien faites et les corps forgés dans la glaise olympienne méritent les faveurs temporelles et les vertiges de l'incarnation.
 
Ces élus, nécessairement minoritaires, ont accès au miel céleste, et ce aussi bien pour l'édification des masses communes que pour leur personnelle félicité terrestre.
 
Les décrets divins apparaissent arbitraires et injustes aux yeux des petits, des matérialistes, des incroyants, en réalité Dieu distribue sa grâce à qui il veut et tout ce qui vient de lui est un cadeau, que cela soit perçu comme un mets amer ou bien délicieux par les uns ou les autres.
 
Ceux qui ont des ailes ont de la flamme et l'azur est leur terrain de jeu, eux qui ont hérité des légèretés de la naissance.
 
Les honneurs, dans l'ordre naturel des choses, sont destinés aux seigneurs. Et les gloires de Vénus reviennent à celles qui, en venant au monde ont reçu de la face jusqu'aux pieds sa marque prestigieuse et enviée.
 
Ce n'est point la sotte égalité qui érige les montagnes et fait naître les éclats du ciel, mais l'or et le charbon, le marbre et la plume, la neige et la merde.
 
C'est l'alliance des contraires ou l'opposition des pôles qui font les chefs-d’oeuvre de la Création. C'est la glace de la nuit ou la brûlure des étoiles qui rendent les hommes heureux, non la platitude de leurs jours standardisés par la déshumanisante justice sociale.
 
Sur cette planète, il y a les bipèdes de plomb et il y a les visages de lumière. Il y a les ânes et il y a les aigles. Il y a les diamants radieux et il y a les cailloux anonymes. Il y a les papillons vifs et il y a les larves mornes.
 
Vous qui n'êtes pas dignes de monter au zénith de ces privilégiés, au lieu de les jalouser méchamment, admirez-les, bénissez-les ! Ils représentent le meilleur de l'humanité, ils sont l'image de ce à quoi vous aspirez.

Ils font rêver les crapauds et allègent les bovins que vous êtes, eux qui sont beaux, eux qui sont riches, eux qui sont intelligents, eux qui ont des bras d'albatros.

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vendredi 19 mai 2023

2018 - Les soirées de Clinchamp

Les soirées de Clinchamp sont mortelles.
 
Ténébreuses, désolantes, vides, sinistres...
 
Autrement dit, pleines de rêves sombres, égayées de brumes lugubres, peuplées d'ombres lourdes comme des pierres. Tout ce qu'il faut pour inspirer des pensées grises, des sentiments mornes, des chants de rats.

Cependant, des spectres illuminent cette obscurité. Des clartés venues de ciels étranges, des flammes issues de terres lointaines, des lueurs sorties d'une autre nuit... Pour les percevoir, il faut ouvrir ses portes intérieures, élargir ses vues mentales, prendre de la hauteur.

L'âme sensible, tel un oeil affiné, reçoit cette lumière et s'en nourrit. Se perdre au milieu de cette misère nocturne où au premier abord rien d'autre ne se manifeste que le silence, le noir et l'inertie, c'est plonger dans un gouffre, se noyer dans le néant, s'immoler dans un océan d'ennui. Les éveillés ne s'arrêtent pas à cette première impression et assez vite, se laissent emporter par des ailes mystérieuses vers des horizons inconnus.

En effet, il existe un royaume de légèretés, par-delà les apparences brutes, épaisses, ternes, de ce village d'hommes en troupeaux et de bestiaux en pâtures.

Si bien que depuis la vision pénétrante du voyageur initié, les heures de désespoir sous ces nues pesantes sont en réalité de véritables fééries. A condition de regarder les choses plus loin, plus haut, plus finement qu'à l'ordinaire. Cet effort de l'âme pour quitter le sol semble néanmoins plus difficile à fournir pour les habitants habitués à la boue, encore trop proches de leurs pieds : ils ressemblent plus aux bovins qu'aux oiseaux.

Ce que l'être éclairé voit briller en ce pays de lourdauds, derrière ces porteurs de fagots, au-dessus de ces bêtes à sabots, c'est le soleil glacé de la lyre.

Une neige éternelle sur un tapis de bouses.

Alors, sur le champêtre désastre se lève l'astre idéal. Et sur la pathétique campagne retentit la poétique trompette.

A travers le prisme du barde, le clocher si banal devient flèche aérienne, les champs aux sillons prosaïques se changent en des étendues semées de prodiges, les bois remplis de solitude apparaissent comme les refuges de tous les songes, les chemins de platitudes se transforment en autant de promesses de découvertes... 

Pour l'adepte de la joie austère, les soirs de tristesse sont des sommets de pure beauté.

Bref, aux yeux de l'esthète, sur cet ancestral plancher des vaches, plus un fardeau ne pèse.

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mercredi 17 mai 2023

2017 - Parasite

Il se réveille chaque matin le plus tard possible, à l'heure ironique où les autres arrivent sur le lieu de leur turbin.

Puis il prend son café au lit et le trouve invariablement mauvais.
 
Il n'a pas le courage de laver sa petite vaisselle qu'il laisse s'accumuler dans l'évier.

Son premier acte gratifiant de la journée consiste à accomplir un effort bruyant pour soulever sa carcasse inutile et l'étendre sur le fauteuil du roi.

De là, il peut tout à son aise -et avec une authentique humeur de chameau- refaire le monde qu'il ne connaît qu'à travers ses multiples écrans. Il le retaille consciencieusement avec quelques paroles acerbes et deux ou trois crachats aussi fielleux que stériles, destinées aux abstraits bienfaiteurs qui cotisent pour son confort de parasite heureux et néanmoins plein d'ingratitude.

Il ne comprend les dures réalités sociales que depuis la hauteur de son mol oreiller. Il est très fier de cette position privilégiée qui lui permet de réfléchir correctement, assure-t-il avec aplomb. 

A part cela, le pauvre souffre d'une grande infirmité : il n'a ni ardeur ni dignité quand il se met debout. 

Encore moins lorsqu'il lui faut se retrousser les manches, porter des sacs, manier la pelle.

Face au labeur, il refuse de produire son beurre ! Son truc à lui, c'est le fric sans rien faire : agir le moins possible pour un gain maximum.

C'est une fois allongé qu'il accepte de relever la tête. 

Et d'avoir sur toutes choses des idées toutes faites.

Sa situation est évidemment déshonorante, mais c'est pourtant sa place favorite. Il souhaite, en échange de son impératif repos, occuper grassement le vide. Et consacrer son existence d'improductif à l'immense vacuité qui s'étend devant lui.

Sûr de son bon droit, il croit avoir raison sur les affaires qui ne le concernent pas. Au sommet de l'inertie, il réclame fermement son pain illicite : il estime que les fruits de la sueur d'autrui doivent lui revenir prioritairement, en vertu du fait que le travail, c'est trop pénible à envisager.

Cependant sa vie de rentier infertile comporte un léger désagrément : il s'ennuie souvent. 

C'est pourquoi il nous prie d'avoir l'obligeance de le distraire de nos lasses agitations, folles pensées et rêves réalisés...

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2016 - Clinchamp, les routes de l'ennui

A Clinchamp la terre n'en finit pas d'embrasser l'infini. Comme partout ailleurs, tout banalement, pensera-t-on ?
 
Pas tant que cela, car partout ailleurs, ce n'est pas Clinchamp.

Là-bas le monde a été mis à l'écart, loin des bruits du siècle, hors de portée des artifices de la modernité. Il est demeuré dans son trou ancestral, invariablement encerclé par des champs intemporels, sempiternellement peuplé de fantômes et de vaches.

Et le vent continue de faire entendre sa musique sépulcrale dans la plaine inchangée. 

En cet endroit crucial de la planète, le futur s'est perdu dans l'anonymat des nuages. Et l'horizon est un rêve aussi lourd que la pierre des chemins désertés. La vie y est assez vaste et vague pour que les corbeaux s'y évadent de la naissance à l'éternité. Tout ce qui vole dans ce ciel sans nom est sombre. Et tout ce qui est enraciné est statufié. Ou mort. Peu importe, car toute aile déployée, tout pied enlisé emmène vers d'autres espaces, ouvre des portes surprenantes, donne accès à des vues lointaines...
 
Les brumes de cet univers à part sont fatales aux citadins dénués de repères. Mortelles pour les égarés restés attachés à leur souvenirs de caniches. Sinistres pour les adeptes de futilités en mal de paillettes.

Les fumées de cette obscure campagne ne sont point dorées mais grises comme la plume du poète sans illusion.

On ne trouvera en ce royaume de sommeil et de silence que de l'herbe qui pousse et du temps qui stagne.

Et pourtant pour qui sait voir, tout y brille d'une lumière unique.

En effet, au fond de ce gouffre verdoyant, la poussière des fossés se mêle à la clarté du Soleil  pour mieux inspirer les bardes et les vagabonds qui n'accordent plus d'importance aux lourdeurs rutilantes de la ville.

Et les routes d'ennui s'allient aux jours ordinaires avec leurs humbles promesses de paix. Les heures qui s'y écoulent sont autant de voiles gonflées d'air voguant sur un océan oublié. 

Pareilles à des vaisseaux, chargés des trésors de l'azur, partis dans un grand voyage vers le passé.

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mardi 16 mai 2023

2015 - Moi français, je déteste les migrants !

Moi, les migrants extra-européens, je ne veux pas les recevoir dans mon pays.
 
Qu'ils demeurent dans leur contrée natale car c'est là qu'ils ont pleinement le droit de séjourner ! Mais pas chez les autres. Je ne me sens pas concerné par leurs problèmes dans la mesure où, eux-mêmes, sont indifférents à mon sort et à celui de ma patrie.
 
Je n'éprouve nulle compassion envers ces envahisseurs qui polluent notre sol national au lieu de l'enrichir. Leur présence chez nous n'apporte ni la beauté, ni la fortune, ni aucune élévation à notre société comme le croient (ou feignent de le croire) les idéalistes de gauche, mais la misère, la ruine, l'insécurité.
 
Leur venue est un appauvrissement pour notre nation. L'intrus africain incarne le naufrage, non la chance.
 
Qui force nos frontières pour s'installer illégalement dans nos rues, déféquer sous nos fenêtres, camper au coeur de nos jardins, se vautrer jusque dans les fauteuils de nos salons, ne mérite surtout pas d'être accueilli en grandes pompes et de toucher des écus mais plutôt d'être reçu à coups de pompes dans le cul !
 
N'est-ce pas l'exacte raison d'être de la souveraine barrière encerclant l'hexagone ? Si le mur sacré censé nous préserver des gêneurs, indésirables et autres salissures venues de tous horizons n'empêche pas les rats d'entrer et de répandre leur peste, alors pourquoi l'édifier ?
 
Si les progressistes souhaitent ouvrir définitivement nos portes à tous les malheurs, tous les vices, tous les fardeaux, à quoi peuvent-elles bien servir ? Si au nom de leur humanisme délirant et désordonné il est interdit de faire barrage à la boue migratoire, pourquoi continuer à appeler nos terres gauloises la "France" ?
 
Un royaume qui n'a pas la capacité de protéger son espace, sa culture, ses trésors, ne s'appartient plus. Il devient la poubelle des autres. L'asile des oiseaux troubles, le râtelier des parasites, le port des opportunistes, la basse-cour de tous les cochons de la planète.
 
Au nom de ce principe totalement irresponsable de générosité universelle si cher aux libertaires, celui qui vient occuper nos prés carrés sans y être invité devrait donc se sentir chez lui et y revendiquer des droits prioritaires ?

Dans le monde droit et juste tel que je le conçois, l’étranger venu infecter notre azur, assombrir notre soleil, salir nos couleurs n’a pas sa place sous nos lustres, il n’a pas à poser son pied d’errant pouilleux sur notre verdure, il n’a pas à empuantir notre soie de ses semelles crottées, car en dépit de toutes les folies dans le vent et mensonges en vogue, que je sache et selon le bon sens commun, le français est roi chez lui.

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vendredi 12 mai 2023

2014 - Répugnante

Je connais une gueuse d'une crasse repoussante. Et d'une hideur cauchemardesque. Cette créature immonde qui patauge dans la merde donne envie de vomir dès qu'on la voit. Elle pue comme une clocharde, parle de manière vulgaire avec une haleine putride, mange à la mode des truies. Ses cheveux collants sont le royaume des poux et quand elle chante d'infâmes paillardises, elle crache et bave. Bref, cette guenuche aux charmes de sorcière est un inesthétique croisement entre le crapaud ridé et la vache décatie.
 
Mais heureusement, mes relations sociales ne se limitent pas à cette abjection. Je fréquente son exact opposé : une femme élégante, raffinée, propre, éduquée, parfumée, belle à regarder, pleine d'esprit. Et désirable. Bref, une compagne exquise pour tout homme normalement constitué.
 
Mais aussi incroyable que cela puisse paraître, ma préférence s'est inversée. Aujourd'hui la plus répugnante de ces femelles est la bourgeoise et non plus la coche malodorante.
 
A mes yeux, seule la vieille chouette aux apparences affreuses mérite mon estime. Et l'autre, mon total mépris.
 
L'hôte des boudoirs toute de soie vêtue vient de trahir sa vraie nature, et l'amie des rats crevés de révéler la clarté de son âme.
 
En effet, la première, bien habillée, souriante, absolument séduisante, appelle l'avortement une "émancipation", un "progrès", une "avancée sociale".

La seconde, entre deux jets de salive aussi magistraux que justiciers, la semelle percée, les pieds fétides, le haillon plus misérable que jamais mais l'oeil droit et l'air noble, qualifie l'IVG "d'assassinat".

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jeudi 11 mai 2023

2013 - Les complotistes

Les complotistes sont les ennemis de toutes les vérités officielles.
 
Le discours gouvernemental diffusé à travers les organes de presse reconnus est nécessairement "paroles d'Evangile" car il est issu du moule étatique des vues légales, des idées autorisées, des opinions appropriées.
 
Ceux qui osent douter sont des parias.
 
A partir du moment où le pouvoir affirme que le Soleil est cubique, le terme "sphérique" devient politiquement incorrect. Et désormais seuls les porteurs de masques ont raison.
 
Les adeptes de la lumière, quant à eux, sont bannis du débat public. Dans notre système démocratique, il n'y a pas de place pour ces adversaires du consensus social !
 
Parce que ces derniers persistent à utiliser le mot "sphérique" pour contester le langage protocolaire, ils ne  méritent pas d'être pris au sérieux : ils se rendent indignes d'être entendus.
 
En France, pays champion des droits individuels, les flammes de la lucidité non conformes aux normes établies de la consensuelle obscurité doivent être systématiquement éteintes ! Surtout si elles éclairent adéquatement les esprits. Et ce, afin que les moutons muselés dans la pénombre feutrée et rassurante de leur étable puissent continuer à défendre la liberté d'expression des citoyens demeurés raisonnables, à leur image. Eux au moins, ne s'aviseront jamais à bêler en dehors des clous.
 
Tous ces fous, ces dangereux, ces loufoques, ces délirants qui tiennent pour faux les six côtés carrés de l'astre illuminant notre monde, représentent un péril pour la société car ils refusent de se ranger aux vues médiatiques instituées.
 
Quand le journaliste de BFMTV parle, ils n'écoutent pas ! Quand la rue est peuplée de peureux cachant leur visage, eux ne se voilent nullement la face. Pire : quand il pleut, ils sortent sous la pluie !
 
Ces réfractaires à l'ordre républicain sont hermétiques aux codes de bonne conduite et consignes de sécurité : avec ces individus inciviques le coup des cinq fruits et légumes par jour ne fonctionne jamais.
 
On a beau leur marteler de ne pas manger trop gras, trop salé, trop sucré, ils n'en font qu'à leur tête : ils ne veulent rien savoir et remettent les complots sur le tapis ! On les supplie de boire en pleine canicule quand ils ont soif, de se couvrir chaudement sous les tempêtes de neige, de rester chez eux à chaque "alerte météo", ils s'ingénient à se complaire dans leurs attitudes immatures et à se moquer de ces prudentes recommandations !
 
Les efforts des autorités pour les édifier se soldent par une incompréhension de leur part. Leur réponse : "Je fais ce que je veux et personne n'a à me dicter ma conduite !” Ah ! Quelle puérilité !
 
On veut les responsabiliser, ils préfèrent adopter des comportements à risques. On cherche à faire d'eux des adultes, ils agissent en vrais enfants ! On souhaite les assagir, ils se rebellent. On tente de les culpabiliser de ne pas vouloir marcher comme les autres, ils n'éprouvent aucun regret à opter pour des voies plus personnelles !
 
Aucune pédagogie ne parvient à leur faire prendre conscience du caractère asocial de leurs actes. Ils jouent avec le feu, s'exposent aux dangers, ignorent les avertissements, sous prétextes d'aimer vivre libres.
 
Impossibles à éduquer, ils vivent hors des rails spécialement conçus pour eux. On leur mâche le travail, on leur montre l'exemple de ce qu'il faut faire, on leur explique comment bien penser et suivre la doxa comme il faut, on leur indique le chemin à emprunter mais non, ils choisissent de voler de leurs propres ailes et d'aller voir par eux-mêmes ce qui se passe au-delà de la colline !
 
Bref, ces plaisantins qui n'ont pas confiance dans ce que leurs écrans réglementaires leurs débitent, lesquels ne font que répéter les orthodoxies institutionnelles, sont tout simplement des conspirationnistes.

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dimanche 7 mai 2023

2012 - Je déteste les livres de philosophie !

Moi, je ne suis guère versé dans les hautes pensées dans le vague ou dans le vent.

Je préfère vivre la vie telle qu'elle m'a été offerte : dénuée d'emballage et d'inutiles lourdeurs. Sans autre mode d'emploi que mes simples sens, ma naturelle appétence pour le beau et le bon, ainsi que mon émerveillement inné pour tout ce que je découvre...

Et avec des fleurs sous mes pieds par-dessus le marché !

Les ouvrages de philosophie sont de pures pertes de temps à mes yeux. Des pavés d'ennui. Des pierres stériles. Des fruits secs, amers et indigestes. Il y a plus urgent que de palabrer sur la joie, l'amour, le bonheur : les expérimenter dans sa chair, son âme, sa terrestre existence.

Il y a ceux qui écrivent des livres sur le bonheur, et il y a ceux qui sont heureux.

Les premiers consacrent leurs journées à réfléchir avec gravité sur les arbres, les étoiles, le printemps. Les seconds sourient du matin au soir.

Passer ses jours en spéculations mentales qui n'apportent que des feux d'artifices poussiéreux, des ivresses de brasseurs d'air, des éclats de roses séchées, des vertiges de papillons morts, des gloires de statues sans coeur, cela équivaut pour moi à creuser un trou dans le vide à la recherche de vérités purement théoriques, sans valeur, toutes vouées au néant.

Le vrai n'est pas dans la tête des sages mais dans la lumière du Soleil.

Cogiter sur le fait d'être né, c'est rater l'heure de palpiter sous l'azur.

Nous sommes sur Terre non pour nous asphyxier l'esprit avec ces fumées intellectuelles mais pour humer le parfum des pâquerettes, nous abreuver de l'eau des ruisseaux, sentir les caresses du réel sur notre peau et, tels des oiseaux aux ailes légères, nous projeter dans les clartés de l'horizon.

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vendredi 5 mai 2023

2011 - Le bossu de Clinchamp

Dans les années mille-neuf-cent-soixante-dix les anciens de Clinchamp gardaient le souvenir d'un bossu ayant vécu à l'orée du village. Nous parlons ici d'une histoire datant d'un temps, totalement révolu, où dans les campagnes reculées bien des situations n'étaient pas aussi formelles ni aussi nettement définies qu'aujourd'hui.
 
Il était encore possible de croiser de véritables légendes vivantes. Vêtues de haillons ou de lustre, surmontées de chapeaux de mendiants ou bien prolongées par des cannes de prophètes... Il suffisait pour cela de s'enfoncer dans les profondeurs obscures de la France, d'oser s'aventurer dans les recoins oubliés de nos provinces.
 
Certaines localités pétrifiées dans les habitudes ancestrales, enracinées dans les traditions, paralysées par la superstition, demeuraient délicieusement embourbées dans un siècle de sabots et de charrues à boeufs, de fagots et de paille, de ténèbres et de chandelles.
 
A cette époque, c'est-à-dire aux environs de mille-huit-cent-quatre-vingt-dix, des semi-vagabonds vivaient vaguement en symbiose avec la friche et l'humus au fond des bois, des  poètes ermites à moitié fous trouvaient refuge sous des toits de cabanes et il arrivait que des masures abritassent des hôtes hirsutes et solitaires tous droits sortis de fables ancestrales...
 
Un royaume intime et désuet peuplé de hiboux, de cloches d'églises, de vieilles vestes aux odeurs de foin,  de vieux chênes et de puits où des figures imaginaires -mais peut-être aussi réelles- hantaient les nuits.
 
Un univers insolite, étrange et effrayant à la fois, caché mais authentique, qui enflammait les veillées, intriguait les curieux, faisait frémir les enfants. Et enchantait les rêveurs.
 
Ainsi l'homme tordu de ces terres perdues marqua-t-il particulièrement les esprits de ses contemporains en incarnant à lui seul tous les mystères tournant autour de ces drôles d'oiseaux haut perchés dans leur nid de plume et de mythes.
 
Il roupillait parfois au bord des fossés, ivre d'azur ou de vin on ne savait pas trop... Il chantait faux et fort à la messe, récoltait l'eau de pluie pour faire sa soupe, ajoutait des racines dans sa marmite pour améliorer sa fricassée du dimanche, allait quérir son pain en jouant du tambour afin que chacun sût qu'il mangeait la même miche chrétienne que les autres, rendait volontiers service à quiconque en échange de lait de chèvre ou de gibier de braconnage...
 
Ses frasques innombrables faisait tantôt rire, tantôt peur. On le voyait surgir partout où on ne s'y attendait jamais. De fait, on le guettait à chaque tournant ! Dans le moindre trou, sur n'importe quel sommet, dans quelque improbable endroit on pouvait le surprendre !
 
Il sortait inopinément la tête de la lucarne du clocher, bondissait d'une souche comme un lutin pour aller se rouler au milieu d'un tapis de pâquerettes, pataugeait dans les mares en compagnie des grenouilles, courait à travers les sentiers à la poursuite de papillons, errait nocturnement dans la sylve muni d'une lanterne rouge à la recherche d'on ne sait quelle chimère, vagabondait le jour en quête d'herbes médicinales, glanait des trésors saisonniers dans les champs avec, sur son dos courbé, un gros sac qui lui faisait une seconde bosse...
 
Personnage inoubliable qui a pourtant été effacé des mémoires depuis belle lurette ! Les derniers a avoir évoqué son ombre difforme ne sont déjà plus de ce monde.
 
Que l'on me permette ici de remettre à la lumière ce petit bonhomme farfelu venu de la Lune ou tombé de l'aile d'un ange malicieux, dont le nom ne m'a malheureusement pas été précisé et qui constitua un des joyaux de Clinchamp.

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mardi 2 mai 2023

2010 - La lumière de Clinchamp

A Clinchamp la lumière présente les mêmes attraits et caractéristiques que partout ailleurs, pensera-t-on. Et au premier abord, cela est vrai.
 
Bien malin qui en parlera avec fruit, audace et folie... Et en fera tout un roman.
 
Sauf que...
 
Sauf que ce repaire de balourds constitue vraiment un sommet de légèretés !
 
Certes, le Soleil éclaire cette contrée ainsi ordinairement que n'importe quel autre endroit de la planète. Mais il y a quelque chose en plus dans ce modeste village habité par des ombres...
 
Moi, j'y vois des hauteurs particulières, éthéréennes comme des rêves d'amour. Et des profondeurs également, aussi lourdes que des pierres tombales.
 
Oui la clarté de ce pays secret est différente. Du moins, depuis mon prisme d'esthète. Même si peu de gens croiront à la réalité de ma flamme.
 
Laissez-moi donc vous raconter les enchantements de ce trou lumineux, car je souhaite vous transporter loin de vos certitudes d'épiciers, hors de vos habitudes de veaux, vous déraciner de vos pesanteurs de béotiens...
 
Clinchamp brille de haut en bas même si, par ailleurs, des rats s'y vautrent dans son fumier et des idées noires s'y réfugient dans ses obscurités. Tout n'étant qu'affaire d'angle de vue.
 
Là-bas dans l'horizon, par-delà les champs, les bois, la brume, des portes s'ouvrent sur l'infini. Dans l'azur, je devine des présences magistrales, d'invisibles hôtes aux ailes vastes et augustes. Et lorsque je contemple ainsi les nues, je sens de la beauté qui tombe à mes pieds.
 
Vous ne verrez que des vaches là où je perçois des présences aériennes, ne ressentirez qu'un ennui sans fin  face à cette plaine où je m'envole, n'aurez envie que de fuir cette campagne d'enterrés tandis que je m'abreuve de la joie issue du moindre de ses fossés...
 
Suivez-moi, faites-moi confiance, je vais vous ouvrir les yeux de l'âme.
 
Le ciel sera à votre portée et le jour vous inondera.

Il vous suffit de considérer ces choses non pas avec l'épaisseur de vos regards émoussés par l'artifice, mais à travers la finesse de mon coeur de loup.

Et l'éclat de ma plume.

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