vendredi 27 juin 2025

2354 - Les fées n'existent pas !

Je fus réveillé vers les trois heures du matin par un rêve étrange : des êtres ressemblant à de pâles lueurs me tiraient de mon lit en me demandant d'aller les rejoindre dehors. Certes ce n'était là rien qu'une chimère issue de mon sommeil, cependant je constatai l'évidence : je me tenais debout au seuil de ma porte, bel et bien éveillé. Je n'avais plus qu'à la pousser pour me retrouver sous les étoiles. Ce que je fis.
 
Je me dirigeai machinalement vers les profondeurs de la forêt. Sans raison objective. Il n'y avait nulle autre chose à voir que des arbres plongés dans les ténèbres. Avec, au-dessus de ma tête, quelques constellations à travers les feuillages.
 
Mais très vite, de vagues formes lumineuses apparurent autour de moi, pareilles à de longues robes blanches voguant dans les airs et rasant les herbes. Comme des nébulosités glissant mollement au-dessus du sol. Une nappe de brume faiblement éclairée par le ciel étoilé ? Peu probable... Des reflets d'aurore sur les ramures ? Non, le lever du Soleil était encore loin... De silencieux d'éclairs rejetés par des restes d'orage ? Impossible, la nue paraissait si claire et si calme...
 
Ma pure imagination alors ? L'expérience semblait palpable, je ne délirais pas ! Je percevais ces fées avec toute la lucidité de mon esprit de lourdaud des bois chaussé de gros sabots ! Quoi ? Qu'ai-je dit ?
 
Ces "fées" ?
 
Qui a parlé de "fées" ? Pourquoi donc ai-je choisi ce mot ? Ce terme vient de sortir spontanément de ma pensée. N'ai-je pas pourtant les pieds sur terre ? Je sais bien que ces entités fabuleuses n'existent pas... Non, je fais erreur, je ne dois pas me trouver dans mon état normal en vous racontant cela... Il ne s'agissait pas de ces figures irréelles échappées d'un livre de contes pour enfants. Je crois plutôt avoir eu affaire à des papillons nocturnes, à des feuilles dans le vent, au vol des chouettes ou à de la condensation d'humidité sous les frondaisons...
 
Même si je sais au fond de moi que ces explications rationnelles ne tiennent pas la route, je continue de refuser à admettre la réalité de ce que j'ai vu de mes yeux dans le secret de la sylve. Je ne puis me résoudre à concevoir l'inimaginable. Ma solitude d'ermite à la peau dure comme l'écorce me jouerait-elle des tours à ce point tordus ?
 
Qu'avais-je réellement rencontré sous le firmament ? Quelle force onirique inconnue m'avait extirpé de mes draps pour me conduire à l'extérieur de ma demeure ? Et dans quel but ? Pour me prouver quoi ? Que ces femmes aux apparences de fumées ne sont pas des rêveries ? Je ne m'attardai pas dans l'obscurité parmi les troncs qui m'encerclaient et m'en retournai bientôt sous mes couvertures, plein d'incertitude.
 
Mais je ne parvins plus à dormir, jusqu'à ce que l'aube arrive. Si les fées ne sont pas des faits, alors comment cela se fait-il que des flammes s'allument toutes seules en pleine nuit et que des ondes dansent à mes côtés ?

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