Certains soirs d'été des petites étoiles s'allument dans les herbes.
Ce sont des vers luisants qui, de manière dérisoire, imitent la voûte
illuminée. Ces astres minces et éphémères ajoutent de la féérie à ces soirées
déjà pleines de sérénité. Une dizaine de ces pâles flammes ici et là suffit pour
enchanter toute la forêt. Ces insectes gorgés de lumière semblent être des flambeaux minuscules constellant la nuit.
Ils rendent ma vie nocturne légère, mettent un peu plus de feu à mes heures
d'insomnie, prolongeant ainsi mes veillées estivales.
Ces étincelles incendiant la verdure m'électrisent. Elles m'ôtent le
sommeil, me subjuguant de leurs signaux lumineux. Mon attention se focalise sur ces points mystérieux enfoui dans la végétation. Excité à la vue de tant beauté dans contenue dans si peu de chose, j'essaie de les attraper.
Je m'émerveille devant ces diamants animés qui, cherchant l'accouplement, brûlent d'amour dans ma
paume...
Les millions de néons de la ville ne valent pas une seule de ces lueurs qui
palpitent au creux de ma main.
Ce qui scintille sous mes yeux, aussi ténu soit-il, est vivant.
Ces créatures ressemblent à des miettes de Lune éclairant quelque recoin de la flore, comme de la braise de rêve versée sur la Terre.
En leur compagnie je rayonne d'un bonheur simple. Je suis pareil à ces bestioles irradiant de joie nuptiale sur le sol : depuis le sommet de ma paisible solitude d'ermite, je brille de folie moi aussi.
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