Le véritable esthète cherche le dépouillement matériel, non l'encombrement
de sa belle existence. Le vrai sybarite fuit les futilités palpables et viles
pesanteurs qui alourdissent ses jours si précieux.
Le strict minimum le comble de satisfaction, le luxe l'afflige.
Les âmes vulgaires désirent l'abondance, l'excès, l'artifice pour
leur incarnation temporelle. Les natures nobles ne visent que les sommets de la
sobriété et la fraîcheur de la frugalité car elles ont des idéaux de
simplicité.
La quête de toujours plus de biens, de confort, de frivolités rendent
les mortels immatures encore plus assoiffés, sots, inassouvis. Ils n'apprécient
plus l'essentiel. Pire : ils le méprisent.
Il leur faut la vacuité.
Pourtant jamais ces possesseurs de vent affamés de néant ne sont heureux.
Plus ils accumulent, moins ils jouissent de leur stock de toc, de leurs tas de
trucs.
L'homme de goût, lui, préfère le nécessaire au futile. L'eau vitale lui est
plus agréable que le vin sans raison.
S'il savoure tant l'austérité, qui est sa mesure ordinaire, c'est parce que
depuis ses hauteurs il est écoeuré par la molle opulence du populaire avide de
vide, par les flasques aspirations des repus à la sensibilité émoussée.
Lui, il tient en éveil ses sens et son esprit non en les gavant du plomb de
la matière mais en les abreuvant de la légèreté de la lumière.
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