Le plus grand ennemi de la poésie n’est nullement le prosaïsme mais le
romantisme.
Le culte exalté du sentiment ne débouche sur rien d’autre que de la
vacuité, des concepts stériles, des pensées inconsistantes.
La masturbation sentimentaliste est une impasse poisseuse où les premiers
élans du sot qui s’enflamme pour ses rêveries pourrissent dans un air devenu
irrespirable. Puis se volatilisent, finissent par se désagréger au simple frottement
des jours qui passent. Le réel, en effet, se charge toujours de réduire
à néant cette chimère née sur du vent...
Le romantique est un névrosé de l’amour. Il est nul en pragmatisme et
totalement incapable de faire des enfants à sa dulcinée : il ne cherche qu’à
produire des songes lointains, de longues phrases creuses, de belles idées
vides. Mensonges brillants et illusions flatteuses qui lui font perdre tout
contact avec le sol.
Tandis que le poète a le sens aigu de la réalité. Il est proche de
l’essentiel. Il aime la vraie nature des choses et non leur vernis. C’est
l’éclat intérieur des êtres qui le touchent, au lieu de leurs aspects
vestimentaires ou de leurs dérèglements sociaux...
L’adepte des fleurs bleues est triste et futile. Le troubadour est
pénétrant, joyeux, aussi aérien que profond.
L’un pleure, l’autre chante.
Le premier est parfaitement dénué d’humour, lourd comme un âne. Le second
est caustique, ironique, plein d’esprit.
Le coeur en proie à ses folies égotiques se prend bien trop au sérieux.
Alors que l’âme, précisément parce qu’elle est plus grande, plus haute, plus
éthérée, a le sens poussé de l’autodérision.
L’héritier de 1830 est une dégénérescence. C’est l’homme qui ne regarde
plus que ses pieds. Une larve avachie dans les ombres et mollesses morbides de
sa propre fatuité.
Au contraire du détenteur de la lumière céleste, qui quant à lui, engrosse
volontiers sa femme tout en lui récitant des vers fins ou en lui lisant
drôlement la liste des courses !
Preuves d’adaptabilité au monde et d’amour véritable de la vie, inconcevables pour le malade atteint de romantisme.
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