Le vieillard est étendu dans une chaise longue sur le seuil de la porte grande ouverte, les yeux mi-clos, la tête relevée, les bras mollement posés sur les accoudoirs. L'été illumine le monde sous une chaleur accablante.
Le géronte n'a plus d'âge, on sent sa fin proche.
Il semble d'ailleurs attendre le grand départ au bord de l'azur, au pied de sa maison, sans regret ni amertume. Peut-être même avec une certaine impatience. Pour lui, ce serait la délivrance, l'envol.
Mais pour l'heure, il attend.
Il est las. Quelques mouches importunes se posent sur son front usé. Il les chasse d'un geste lent et monotone.
A présent Hélios est haut dans le ciel, et le vieux chêne baisse le chef, sur le point de succomber au chant indolent de Morphée. Sous les feux écrasants de l'astre tout est silence, torpeur, hébétude. Rien ne vient troubler cette molle et chaude quiétude : l'homme vit seul et pas un chat ne hante les lieux.
Maintenant on dirait qu'il somnole au soleil. En fait il ne dort pas. Il est mort.
Mort au soleil.
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