La beauté est un principe divin supérieur et indestructible qui donne à la
Création une dimension réellement magique.
On peut broyer une fleur, détruire un site, anéantir une oeuvre d'art,
pulvériser une pierre, enlaidir une femme, leur lumière originelle, même si elle
n'est plus incarnée, fait partie du miracle universel.
Le Beau est l'âme des choses créées.
Il est la preuve flagrante que dans la nature la nécessité n'est pas tout :
de la légèreté y a été ajoutée.
Les impératifs de la vie sont obligatoires, leurs éclats sont
gratuits.
Les lois de la survie sont lourdes, implacables, carnassières,
douloureuses, cruelles, funestes. Le vol du papillon est gracieux, désintéressé,
absurde. C'est un plus qui n'apporte rien à l'écosystème en termes d'efficacité,
de rentabilité, de stratégie de perpétuation de l'espèce.
Le lépidoptère est un poids mort dans l'azur.
Et c'est ce qui, aux yeux des êtres intelligents que nous sommes, lui
confère toute sa valeur. Le caractère sacré du caillou, de l'oiseau, de l'herbe
réside dans la force esthétique qu'ils dégagent.
On mesure doctement, au gramme et au millimètre près, les grandeurs et les
actions concrètes, rationnelles, indispensables du monde et des hôtes qui le
peuplent. Et on acquiesce avec sagesse et raison face à l'évidence de ces faits
formels et précis. Mais on s'émerveille, sans jamais mettre de borne à nos
émotions, de tout ce qui n'entre pas dans nos éprouvettes : le charme, le rêve,
la poésie.
Rien n'oblige les nuages à diffuser tant d'harmonie, les gazelles à se
parer d'élégance, les astres à briller si mystérieusement, le lac à refléter un
infini aussi bleu... La Terre tournerait tout aussi bien autour du Soleil sans
qu'on y mette de la grâce. Même avec de la laideur, tout marcherait comme une
impeccable mécanique : le loup mangerait l'agneau, la grenouille chanterait dans
sa mare, les roses s'ouvriraient au jour, la pluie succéderait à la sécheresse,
les insectes nécrophages recycleraient les éléments, les arbres produiraient de
l'oxygène, etc.
Mais non content de son oeuvre parfaitement fonctionnelle, le Cosmos a
voulu injecter du ciel dans la matière.
C'est-à-dire, l'empreinte de Dieu.
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