Je l’aime avec toute la déraison de ma flamme d’indécrassable phallocrate.
Elle s’appelle Burcu Güneş et a un sourire de porcelaine laquée.
Elle est soigneusement maquillée, aussi richement parée qu’une reine et a
des allures de sculpture antique. Avec les diamants accrochés à ses oreilles,
qu’elle fait bouger tels des grelots précieux, elle ressemble à une magnifique
“Vache qui rit”.
Mais dépourvue de toute connotation fromagère. C’est une déesse
parfaitement écrémée. Mince et verte encore, bien qu’elle ait dépassé la
quarantaine.
Et c’est délicieux à voir. Ainsi déguisée en poupée inaccessible, en pleine
nuit elle brille presque autant que la lointaine et mystérieuse étoile
Sirius.
L’éclat d’artifice déposé sur ses lèvres la rend encore plus
artificiellement séduisante et j’ignore si sa chevelure d’or est naturelle ou si
elle est factice, mais tout cela lui donne des airs de turque galactique. Oui,
cette noctambule est d’Istanbul.
Son élégance faite de fard et de feu, sortes de brûlures lunaires, de
lueurs cinglantes, de lumières comme des lanières, l’allège et l’élève jusqu’au
mythe, au moins à mes yeux. C’est un papillon aux ailes d’aluminium, une rose à
visage d’acier, une nymphe aux traits de marbre, une statue à face de fleur, une
femme semblable à un rêve d’amour, enfin.
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