Ni la grêle ni l’orage n’assombrissent mon front plein d’azur.
Pas même vos pesanteurs de moribonds masqués, matés, vaccinés.
Tandis que vous rampez, dociles, éteints, mis aux fers de la pensée molle,
moi je chante et me moque de vos petitesses de larves, de vos prudences de
frileux, de vos traits voilés d’automates car je suis un oiseau libre, une âme
ardente, un esprit supérieur.
Je ne crains ni vos regards de poulets déplumés ni vos jugements de
caniches émasculés, vous qui avez capitulé au premier bruit de cloche, vous qui
avez renoncé au courage, à l’honneur, à la dignité, reculant toujours plus
jusqu’à vous terrer dans les ténèbres de la disgrâce...
Vous vous autocensurez en considérant que là est votre responsabilité
suprême, mettant tout votre zèle à n’accomplir que les mesquineries
autorisées... Vous marchez scrupuleusement dans les passages cloutés en
direction de vos destins de pions, vos oeillères biens ajustées, tout en
éprouvant le vertige du mouton à qui on donne le droit de bêler.
Pire : vous vous surveillez d’ovins à ovins, exerçant mutuellement votre
dictature, heureux de ce soudain pouvoir de minable qui vous est octroyé !
Vous avez poussé si loin le culte de la servitude, de l’avilissement, de la
déchéance que vous avez même accepté d’abolir votre droit divin d’inhaler l’air
de la vie !
Vous vous êtes volontairement privés d’une nécessité biologique, céleste,
sacrée, absolue, vitale : le besoin d’humer l’aube, de boire l’amour,
d’étreindre vos amis, de recevoir caresses et baisers, de vous brûler à la
flamme de la joie !
Vous avez délibérément obstrué vos voies respiratoires avec le linceul de
votre inaliénable liberté d’expression.
Vous avez en outre ajouté de la coquetterie à votre soumission en arborant des masques aux motifs et couleurs en vogue... Votre priorité est de lustrer vos chaînes, non de les briser.
Vous préférez étouffer plutôt que résister, faites le choix de suffoquer
alors que vous pourriez voler, vous asphyxiez dans vos bâillons au lieu de vous
épanouir comme des fleurs...
C’est pour cela que vous êtes déjà sous terre, inhumés, oubliés du règne
des éveillés.
Je méprise celui qui par trouille d’affronter la clarté du jour, de croiser la face
des hommes, d'accéder à la beauté du monde, se couvre hygiéniquement le visage tel un
pleutre, un veule, un lâche, redoutant la lumière du Soleil, s'effrayant du vent qui souffle, s'effarouchant des sourires de ses semblables.
Bref, la tiédeur vous a tués, vous les muselés, vous les inoculés, vous les
prémunis.
Vous êtes morts, je suis vivant !
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