Le prêtre d’un air grave prononce quelque parole
sacrée en latin qui pétrifie l’assistance de respect. L’église résonne de
sentences pieuses, les ouailles compassées affichent des mines austères, même la
statuaire a des airs lugubres. Le rite est immuable, rigide,
glacé.
Le curé parle de joie, de lumière,
d’amour : il est sinistre, ténébreux, tremblant de haine à l‘égard des
“pécheurs” c’est à dire de l’humanité entière.
Le sexe l’obsède.
Avec les enfants de choeur il est
généreux, doux , altruiste : torgnoles et maints sévices leur sont destinés,
pour le salut de leur âme.
Et, afin de “refroidir les
coupables ardeurs naissantes” de
ces gamins de huit ans dont il a pris en charge l’éducation religieuse depuis le
berceau, il les viole régulièrement dans la sacristie.
Ses victimes, terrorisées mais
dociles, sont coupables d’éveiller en lui des désirs impurs.
En profanant ainsi leur innocence,
autrement dit en devançant leurs vices latents, il s’assure de tuer le Mal dans
leur coeur imparfait. Mais sur ces choses mystérieuses de la chair et subtilités
de raisonnement, nul autre que le prêtre n’a droit de regard...
Le prêtre est souverain dans ses
choix, pensées et actes.
Gloire au Dieu d’Amour, de
tolérance et de droiture annoncé par le prêtre dix fois à chaque messe qu’il
sert sept fois par semaine.
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