"Ölene kadar"
Moi je ne vise que l'extrême.
Le sommet, la folie, l'immensité.
L'effrayante ardeur, l'insupportable pointe, la brûlante flamme.
Le vertige ou rien.
L'amour dans le feu ou dans l'océan. La joie dans le sang et avec des
armes. La vie jusqu'à la mort.
Mais pas de félicité sans larmes, pas de miel dans la mollesse, pas de
roses dépourvues de griffes... Je veux la tempête de l'âme, non la paix des
caniches.
Je palpite comme un diamant de chair : je suis un papillon de l'orage, un
scorpion de l'azur, un oiseau aux ailes tranchantes. Je ne suis ni le printemps
ni l'automne mais le crissement du gel et le crachat du volcan.
Et toi le visage de lumière, toi la face de ciel, toi l'image qui me hante,
tu es la lame acérée qui brille sur mes rêves sauvages et purs. Tu es l'éclat
blanc de ma douleur dorée. Avec tes yeux pleins de bonheur, tu fais mon malheur.
Tes lèvres sont empoisonnées de douceur et tes mots durs sont un délice. Tes
grâces venimeuses et tes airs caressants laissent en moi de vraies morsures. Tu
es une fleur au parfum de ronce, tu as la beauté féroce des anges immaculés et
le coeur léger des loups en liberté.
J'avance vers toi de mes pas de guerrier et triomphe avec mon seul glaive ! Je verse
ma sève sur ta braise et m'envole vers les étoiles.
Ma plume est une onde aérienne et ton sourire est un nuage.
Je ne désire que l'infini, et rien de petit ! L'essence des montagnes,
l'esprit des hauteurs, le roc des altitudes et non les miettes de la
Terre.
Je ne cherche que l'eau vive, l'éther et la clarté suprême, à en
mourir.
Moi la foudre, toi le Soleil.
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