Je brûle d'un amour violent, tendre et frais, follement ardent pour la vendeuse de fruits et légumes du marché des Jacobins.
Ma flamme pour cette Vénus trônant sur ses trésors potagers -garantis de premier choix- est aussi brutale qu'aérienne.
C'est un feu écarlate, bleu, doux, tranchant. Comme une salade de piments verts et de fraises mûres. Un mélange de sentiments venimeux et caressants.
A la vérité ses marchandises, aussi choisies soient-elles, ne m'intéressent nullement. Ou si peu...
Lorsque je vais lui acheter des prunes, c'est surtout pour me noyer dans ses prunelles. Et quand je vais chez elle quérir deux ou trois pommes, c'est au nom de ses pommettes que je viens. Si je veux m'offrir des poires, c'est parce que j'ai envie de voir sa fiole. Enfin, les jours de carottes je suis à ses bottes.
Et je ne vous parlerai pas de mes subits appétits pour ses noix de coco... S'il fallait que je développe, on me prendrait pour un gros cornichon.
Quoiqu'un tantinet philistine par ses allures, la marchande rayonne telle une déesse de calendrier Vilmorin, glorieuse parmi ses étals. Comme si un fournisseur céleste l'avait entourée des diamants horticoles issus de quelque corne d'abondance...
Et je rêve comme un tournesol tout retourné devant sa face florale... Et je sens la verdeur du poireau qui s'enfièvre au fond de sa cagette, le trémoussement des pamplemousses dans leur panier, les tomates empourprées de désirs inavoués et les courges lascivement couchées sous la braise du Soleil... L'éveil des chairs, la langueur des pulpes et l'envol des pollens dans toute leur splendeur !
Mais je vais vous parler de l'essentiel sans plus me cacher derrière ce masque commode, et à vrai dire bien impudique, de l'humour : le sacré ne doit pas être rabaissé et terni par la dérision.
Je me fiche bien en réalité de ses végétaux étalés et tarifés, endives, agrumes et autres ors agricoles à portée de bourses !
Ce que je convoite, c'est le ciel de ses yeux, la lumière de son front, la pureté de ses traits, l'azur de ses lèvres, l'écume de ses baisers, le calme et la tempête de ses étreintes...
A l'extrême opposé, finalement, de ce terreux marché des Jacobins fréquenté par des bovins embourbés dans la lourdeur des habitudes dominicales.
Dans cette vaste foire aux pesanteurs, cette fille entourée de bananes et d'artichauts incarne pour moi toute la légèreté du monde au-delà des sillons nourriciers : un papillon posé sur une enclume.
Ou plus exactement, une fleur sur un tas de patates.
VOIR LA VIDEO :
https://youtu.be/PzwMD-jPXlc
Et je rêve comme un tournesol tout retourné devant sa face florale... Et je sens la verdeur du poireau qui s'enfièvre au fond de sa cagette, le trémoussement des pamplemousses dans leur panier, les tomates empourprées de désirs inavoués et les courges lascivement couchées sous la braise du Soleil... L'éveil des chairs, la langueur des pulpes et l'envol des pollens dans toute leur splendeur !
Mais je vais vous parler de l'essentiel sans plus me cacher derrière ce masque commode, et à vrai dire bien impudique, de l'humour : le sacré ne doit pas être rabaissé et terni par la dérision.
Je me fiche bien en réalité de ses végétaux étalés et tarifés, endives, agrumes et autres ors agricoles à portée de bourses !
Ce que je convoite, c'est le ciel de ses yeux, la lumière de son front, la pureté de ses traits, l'azur de ses lèvres, l'écume de ses baisers, le calme et la tempête de ses étreintes...
A l'extrême opposé, finalement, de ce terreux marché des Jacobins fréquenté par des bovins embourbés dans la lourdeur des habitudes dominicales.
Dans cette vaste foire aux pesanteurs, cette fille entourée de bananes et d'artichauts incarne pour moi toute la légèreté du monde au-delà des sillons nourriciers : un papillon posé sur une enclume.
Ou plus exactement, une fleur sur un tas de patates.
VOIR LA VIDEO :
https://youtu.be/PzwMD-jPXlc
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