Pierre, au nom de la Lyre, pour l'amour des muses, pour le salut et la
gloire du Verbe, Pierre je te le demande, je t'en supplie, sers leur soupe
poétique aux pauvres cons comme moi...
Pense à moi et aux autres, à moi et à ceux de mon ciel, à nous tous qui
sommes nés sous la Lune plus que sur la Terre.
J'attends que du fin fond des potagers sidéraux l'on nous verse, à nous les
réprouvés que le siècle condamne et affame, non pas un breuvage louche, acidulé,
fluorescent aux saveurs métalliques, prétendument révolutionnaires, irréelles
mais une bonne vieille soupe chaude et épaisse au goût de choux du père Anselme,
de carottes de ton jardin et de patates de cette vieille carne avaricieuse
d'Alphonsine !
Parce qu’elle vient de loin, qu’elle a la consistance des vraies légendes,
la profondeur des temps vécus, la clarté des rêves éternels, le mystère des
fumées oniriques, la marmite de petits légumes frais cuisinés au sel de
Guérande, crois-moi, est plus incendiaire et agitatrice que les cris aigus de
tes cordes sèches qui elles n’atteindront jamais les oreilles bouchées du père
Grégoire, ce grigou puant qui sait mieux que personne dénicher ces coins
miraculeux où éclosent les plus gros cèpes !
Pierre, j’aime particulièrement ton nom qui me rappelle tant de choses
anciennes, belles et essentielles...
L’authentique poésie, Pierre, survit aux millénaires. Ne sème pas pour
flatter les modes humaines. Ensemence plutôt pour plaire aux étoiles. Moi je
brille. Je ne comprends pas ta plume mais je brille : c’est moi et le peuple du
zénith que tu dois séduire -car depuis nos sommets immémoriaux nous sommes
inextinguibles- et non pas ces buveurs de mensonges faits de toc et de paille
qui se disent enfants du siècle !
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