La "passion", quête contemporaine vaine, imbécile et aliénante est un filon récent inventé par les marchands de lessive. Ce terme est l'un des plus galvaudés de la langue française. D'autant plus vide de sens qu'il est prononcé dix fois par jour par les sots pour un oui ou pour un non. Passion de la moto, passion des timbres-postes, passion de l'amour... Tous les aspects de la vie quotidienne sont susceptibles d'être mis dans le cadre flatteur de la "passion", uniformisés par cette nouvelle norme de plus en plus stricte, impérieuse. Entrée en vigueur depuis quelques décennies, la passion est le refuge ultime de l'esprit vulgaire.
Victimes du discours dictatorial, les êtres les plus ordinaires, les plus médiocres, mais surtout certains beaux esprits incapables d'échapper à l'insidieuse oppression s'empressent de clamer à tous vents être nécessairement, totalement, impérativement "passionnés". Comme si ne pas l'être constituait la plus honteuse des tares...
Pas un pour railler cette mode risible de la "passion" et oser affirmer vouloir demeurer serein, loin des tourments frelatés de la "passion" telle qu'elle est définie, ressentie, espérée par l'ensemble des esprits contaminés.
La "vraie" passion d'ailleurs n'existe pas. Ou rarement.
Les professionnels de la publicité ont créé ce phénomène contemporain de la passion. Pour vendre des casseroles, des automobiles ou de la salade verte, ils ont fait pénétrer dans les esprits l'idée saugrenue mais efficace de la passion. La passion est associée à la femme d'une manière assez répandue, et à l'amour beaucoup plus généralement : les meilleurs arguments pour écouler la camelote des grands industriels inoculant leurs mensonges matérialistes à travers les différents organes de presse.
Tout comme le patriotisme a été sinon initié, du moins récupéré par les marchands de canon pour enrichir une poignée d'abjects empereurs de l'industrie lourde, la "passion" telle qu'elle est admise de nos jours est une forme dégénérée de sentiments élevés (et d'ailleurs assez obscurs à l'origine, étant donné la rareté et le caractère délétère, funeste de la passion véritable), qui fait des millions de victimes consentantes dans la société d'abrutis où nous vivons.
VOIR LA VIDEO :
https://rutube.ru/video/41dac897f175ba9c734458e649a04840/
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2 commentaires:
Ce n'est pas que la passion soit le refuge ultime de l'esprit vulgaire, c'est que le mot est employé à mauvais escient.
Mais pas tant que cela en fait.
La passion:
C'est sublimer un intérêt !
Le passionné de moto sera fou de son bolide au point de flirter avec la mort, de la chevaucher sans vouloir l'atteindre.
Juste ses limites.
Le passionné de timbre-poste cherchera, loupe et odontomètre en poche, la vignette rare et la passion deviendra quête.
Évidemment, on est loin du sens littéral. Passion souffrance.
Sauf en amour peut-être...
Mais dans tous les cas, la passion est une recherche souvent désespérée qui, si elle aboutissait dans le cadre du concret, perdrait toute son essence.
Le motard décédé n'aurait plus ses sensations de vitesse, de puissance et de fragilité de l'existence mélangées.(forcément, madame de la Palice, puisqu'il serait mort!)
Le philatéliste n'aurait plus rien à chercher et son existence deviendrait vide et dénuée d'intérêt.
L'amoureux ayant concrétisé physiquement son désir, aurait perdu le regard sublimant sur l'être cher. La passion se muant peut-être en tendresse, dans le meilleur des cas. En habitude certainement. En "je cherche ailleurs" très sûrement.
La passion, c'est le mystère.
Jusqu'à quelle vitesse puis je monter, quel risque puis je prendre ?
Ce "one Penny" présentant ce défaut et unique au monde m'attend mais par quel mystère est ce que je sais qu'il m'attend dans ce grenier, et comment trouverai-je le coffre qui le renferme ?
Saurai je soutenir ce merveilleux dans tes yeux jusqu'à la fin du monde ?
La Passion est Mystère.
J'ai entendu dimanche une phrase que j'aime bien et qui disait à peu près en ces termes:
"Du Golgotha à la Résurrection, la distance n'est pas bien longue".
Je crois que la vraie passion c'est parcourir dans l'espoir cette distance.
Pour monsieur le curé. Et son sermon.
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