Je n'ai plus rien à attendre de cette existence. J'ai vécu. Je dois partir maintenant. Je suis lasse. Plus rien ne me retient en cette vie. Que pourrais-je espérer en ce monde où déjà je n'existe plus, trop vieille, trop laide, trop fatiguée ? Il n'y a rien non plus à espérer de l'autre côté : personne ne m'y attend. Ce serait trop beau. Là où je vais aller il n'y a rien d'autre que de la pourriture et du noir. Il n'y a même pas de place pour le désespoir. On ne désespère pas quand on est mort. On se tait, on s'enfouit, on est muet, on n'y pense même pas... En un mot, on est mort !
Le temps semble venu. Mes forces m'abandonnent. Je tombe. Je vois tout noir. Je pars déjà... Je quitte cette vie. Mais non je ne rêve pas : je suis en train de mourir. Je vais au néant...
Ca y est, je suis morte.
Morte ? Mais où suis-je donc ? Ce visage radieux reflété dans l'onde n'est pas celui de la vieille hideuse que j'ai été. Et puis cette onde limpide où je me mire, cette lumière qui m'entoure, ce paysage magnifique... Serait-ce ça la mort ? Mais non, je ne rêve pas pourtant.
Je comprends maintenant. L'histoire de ma mort, ça n'est qu'un songe. Je dors et je rêve que je suis en train de mourir.
A moins que...
Pauvre vieille que je suis ! Je suis réellement morte. Ce reflet flatteur que je vois dans l'eau, c'est mon nouveau visage. Cette lumière dans laquelle je baigne n'est pas un mirage onirique. Ce paysage n'est pas une chimère issue de mon sommeil. A présent je sais que je ne suis plus dans un rêve. Je suis vraiment morte. Seul le début de cette histoire fut un rêve, mon dernier rêve. Celui qui m'a conduite jusqu'ici.
Je suis partie en dormant : Morphée m'a prise dans ses bras pour me déposer en douceur sur les rives de la Mort.
1 commentaire:
Puisque j'ai décidé, ce soir, de me coucher de bonne heure, mais que je ne suis pas une poule et qu'il est vraiment trop tôt, je vais faire un petit commentaire vite fait avant de retrouver Morphée.
J'ai choisi un de vos textes au titre en rapport avec ce qui m'attend en cette fin de journée.
Dormir = rêver.
Je vois songe, je dis "pas mal"!
Je lis et je dis, Bof!
Pas trop le rêve que j'ai envie de faire.
Enfin pas encore tout de suite !
Un jour sûrement, enfin, une nuit...quoiqu'on ne sait pas, il est possible que ce soit lors d'un sommeil diurne. Mais j'ai encore un peu de temps!
De quoi pourrai-je avoir envie de rêver ?
De vous?
Non mais, faut pas rêver!!!
J'ai quelques songes récurrents.
Il parait que cela a une signification.
Attendez-que je m'allonge sur le divan et je raconte.
Brièvement.
Oh, ne vous attendez pas à du croustillant ! Je ne raconte pas ces rêves la là!
Donc, les deux qui reviennent le plus souvent depuis toujours.
Escaliers qui se dérobent et visite d'un logement labyrinthique.
Les escaliers, je les gravit facilement mais une fois en haut, plus moyen de descendre parce qu'il y a des trous...des marches qui manquent et en quantité telles que je suis bloquée, au moins jusqu'à mon réveil.
Le logement, ben ça ressemble un peu puisque je m'y égare.
Le couloir est biscornu et il y a souvent deux, voire trois salle d'eau carrelée dont une seule avec baignoire.
Je ne remarque pas les autres pièces mais je m'attarde sur ces salles d'eau sachant que seule l'une d'elle me restera toujours accessible. Les autres, je les recherche mais je ne les retrouve jamais.
Voilà!
Je sais, c'est moins passionnant que de rêver de son passage dans l'au delà ou de rêver de votre personne mais on fait ce qu'on peut!
Allez, je file m'égarer au lit...
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