Je déteste les valises.
Quand je voyage, le délestage est toujours extrême.
Dans les gares, les aéroports, sur les routes, en bateau, à travers chemins
et même à vélo, je ne prévois jamais rien. Ni dans les mains ni dans les poches.
Je ne suis plus que des ailes. Avec, posée juste dessus, rien que mon âme.
Les bagages du globe-trotter, pour moi c’est du poids inutile, un fardeau,
un frein, de l’ennui en plein vol.
Parcourir la terre, à mes yeux, cela signifie quitter la matière. S’éloigner de sa
maison pour rencontrer d’autres personnes dans d’autres maisons c'est, dans ma conception de la chose, ne rien
emporter et tout trouver sur place, chez les autres, dans leur
maison. Rompre avec son bol de soupe n’a pas de sens si on l’emmène avec soi, au
fond de son balluchon...
Moi lorsque je pars, je pars. Sans rien. Léger. Aérien. Comme une
bulle.
Les jours de décollage, mon quotidien je l’abandonne à la pesanteur. Mes
affaires, je les laisse au sol. Mes habits, je les oublie sur place. Pourquoi
alourdir mes heures de liberté de ces ombres matérielles ?
Je ne garde que mes semelles, toutes trouées comme il se doit, pour que le
vent y entre et en ressorte.
Aller loin, encore plus vers l’horizon, dépasser des limites fixées, à quoi
bon finalement ? Je sais bien, l’ayant compris par expérience, que nul n’ira
jamais plus haut que ses rêves.
Et c’est aussi pour cela que je déteste les valises.
Mais tout cela ne me préoccupe plus car, persuadé que ces va-et-vient ne
sont qu’illusions et que seules valent les découvertes intérieures, cela fait
belle lurette que je ne sors plus de chez moi.
VOIR LES TROIS VIDEOS :
https://youtu.be/RsIV2w3lOaI
VOIR LES TROIS VIDEOS :
https://youtu.be/RsIV2w3lOaI
2 commentaires:
Cher Raphaël Zacharie de Izarra,
Lorsque je vous ai découvert, il y a une dizaine d'années, vos textes m'ont instantanément séduits : vous m'apparaissiez alors comme étant une personne dotée d'un potentiel extrêmement prometteur. J'osais même imaginer que vous seriez publié et couronné de succès.
Votre sens de la dérision hors norme, sarcastique à souhait, troublant de vérité et d'une subtilité rare, informelle, rendaient votre plume délicieusement captivante.
Vous étiez une graine de maître, un croustillant et joyeux dandy provocateur dont l'intelligence affutée n'avait rien à envier à ceux qui comme vous s'adonnent à l'écriture. Ce fut un vrai régal de dévorer vos mots, et j'osais espérer que vous deviendrez un écrivain de renommée.
Votre remarquable capacité à écrire n'est absolument pas remise en cause : vous savez y faire concernant la forme. Mais qu'en est-il du fond ?
Le diamant étincelant, d'une pureté éclatante propre à votre personne reste intact sur certains points, mais permettez-moi de vous faire les remarques suivantes, en espérant qu'elles vous seront constructives :
Votre sens de l'humour s'est éventé laissant place à des sujets redondants et moralisateurs. Quel ennui, quelle gravité..
Votre orgueil démesuré vous dessert. Une citation de Sacha Guitry que je vous dédicace : "pour que les gens pensent du bien de vous, n'en dites pas"
Où est passé le Raphaël Zacharie de Izarra qui mérite d'être reconnu ? Il y a du génie en vous, sachez mieux l'exploiter...
Vous méritez mieux que le bide actuel (cf vos vidéos youtube).
Remettez-vous en question, soyez plus accessible, plus souple, plus insouciant, plus POSITIF, transmettez de la joie, comme à vos débuts, car vous êtes de ceux qui pourraient aspirer à un destin d'une grandeur exceptionnelle.
Un monsieur,
Vous n'avez pas tort, subjectivement. Avec l'âge et selon certains critères je deviens plus moralisateur, sombre et austère, autrement dit je deviens un "vieux con"; le fait ne m'a pas échappé à moi non plus.
Cet aspect de ma personne que certains peuvent percevoir, je ne le nie pas.
C'est donc que l'âge de la grâce 'plumesque" doit être passé... Si tel est réellement le cas, c'est ainsi, Du moins, selon vos critères. Je dois avoir déjà donné le meilleur de ma plume, en ce cas ce fut bref et fulgurant.
Mais selon mes critères à moi, je pense que le meilleur est à venir. Le temps de la légèreté et du sens de la dérision est derrière moi. Comme tout ce qui existe dans l'Univers, je suis sujet au changement, à l'évolution. Et là, j'évolue. Et comme toute bonne évolution qui se respecte, j'avance dans le bon sens. Ce qui ne plaira certes à tous mes lecteurs qui attendent de moi que je demeure un "clown plumé" toute ma vie.
Le meilleur est à venir ai-je dit, et cela ne plaira pas forcément à tous.
Raphaël Zacharie de IZARRA
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