Enfant, je me roulais dans la neige, m'enveloppais de givre, m'enflammais
pour le gel.
Toute cette blancheur m'affolait.
Je désirais ce feu de la mort, cette
lumière issue de la glace, cette clarté dure comme la pierre, dans mon
âme.
J'avais la légèreté des flocons, l'intangibilité du vent, la férocité du
loup.
Et la soif de sublime qui va avec.
Mes pieds étaient dans la poudreuse, ma tête dans les astres. Je me
retrouvais dans un monde de cristal, au centre d'un univers immaculé.
Et mon coeur se mettait à battre pour la seule beauté qui m'entourait,
indifférent aux morsures de la saison, insensible à la cruauté des
éléments.
L'extase me brûlait le front.
Cible des moqueurs de mon âge, je recevais de blancs projectiles qui
allaient fondre dans mon cou.
Je tremblais, fébrile, frigorifié, heureux.
Et, perdu dans mes frissons, emporté par ma fièvre, les mains engourdies,
je ne savais plus si je glissais ou si je volais, si je veillais ou si je
rêvais, si j'étais sur la Terre ou si j'étais dans le ciel, si j'avais froid ou
si j'avais chaud.
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