Lorsque je suis dans la forêt, seul parmi les milliers de silhouettes de
bois, je me sens en terre amie, chez moi, protégé du reste du monde sous leurs
ombrages.
Entouré par ces présences immobiles, encerclé par ces êtres mystérieux, escorté par leurs invisibles regards,
rassuré par leur muette bienveillance, mis en confiance par leurs signes
subtils, je marche.
Comme si j'étais le chef d'une armée figée, faite de troncs et de
bras.
Les arbres que j'aime sont des géants à la peau dure, aux feuilles
caressantes, aux allures austères...
Ils trônent et demeurent tels des rois majestueux, rugueux, sages et doux.
Les plus vieux portent les marques augustes d'un passé ancestral, millénaire,
immémorial...
Ils ont des profondeurs de philosophes antiques et racontent à tous les
hiboux de la nuit la longue histoire de leurs vies d'enracinés.
Mais ils ont aussi des légèretés de jeunes filles quand le vent joue avec
leur chevelure de verdure. Je crois alors les entendre murmurer des poèmes
d'amour sous la brise...
Avec leur âpre écorce, leurs souches centenaires, leurs tailles massives d'ogres et leur densité de roc, ils ressemblent à de vastes spectres paisibles
qui regardent couler l'éternité à leurs pieds.
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