Mademoiselle,
Vous avez les grâces douteuses des létales amantes.
Votre visage est celui d’une vipère, avec des mèches de feu, du poison dans l’oeil et des lèvres de roc.
Votre éclat cruel et macabre enchante mon cœur malade. Je suis l’esthète des causes désespérées, vous êtes mon égérie.
J’aime votre regard de sorcière, vos mains de fillette, votre air de menteuse. J’aime vos prunelles de silex, votre vertu de catin, votre voix de flûte. Vous êtes la plus précieuse ivraie de mon harem.
Votre corps de diablesse m’effraie, votre visage de désincarnée me plaît. Votre charme verdâtre fait honneur aux fantômes des cimetières, rend jalouse la Lune, assoiffe les dieux sanguinaires.
Vous êtes belle à regarder, comme un noir scorpion sur le sable. Votre face osseuse, votre allure éthérée, votre joue pâle me font songer à une inhumée.
La dentelle vous pare comme un linceul, les soupirs sont vos sourires, et vos sourires ressemblent à un tombeau.
Je vous aime en véritable collectionneur : avec du formol dans le coeur, un précis de grammaire à la main, de la poussière dans le sang.
Permettez que, tout de blanc ganté, un lorgnon à l’oeil, je vous contemple derrière une vitre, tel un insecte vénéneux que crève une épingle.
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