(D'après un tableau du peintre Aldéhy)
Dans son regard d’enfant les reflets qu’on y voit sont pareils à ceux de
n’importe quel galopin.
Quel que soit le siècle, le sang ou le rang, l’âge puéril fait briller les
mêmes diamants dans les têtes.
Celui-là, comme les autres, ne songe qu’à des bagatelles de sa jeunesse. Tantôt
inaccessibles, tantôt à portée de bouche. Ou de griffes.
Ses plus chères idées fixes dansent devant ses yeux : des noisettes par
milliers, quelques ailes de papillon à arracher et deux ou trois sorcières
hideuses en guise de père Fouettard...
Pour la gourmandise, pour la cruauté et pour se faire peur.
Folies ordinaires d’un gamin qui ignore encore que demain, il créera des
rêves pour le monde entier, suscitera l’admiration de la planète, allumera des
flammes chez les plus grands esprits.
Non, ce gosse n’est pas différent de nous tous lorsque nous étions aussi
haut que lui...
Le génie des adultes, autant que leur bêtise, leur médiocrité ou leur noirceur,
ne sont nullement conditionnés par leur enfance.
Tous les hommes nés sur Terre ont vécu cette période d’insouciance. Avec
son lot de banalités réelles et de merveilles imaginaires.
En réalité tous les petits humains, qu’ils soient Léonard de Vinci ou fils
de Dupont, sont communs parce que semblables, porteurs d’universelle
légèreté, acteurs d’identiques sottises, égaux dans leurs drôles de joies et
vertes pensées.
Voués à devenir rois ou gueux, doués ou non, sages ou vifs, ternes ou
éclatants, tous les bambins se ressemblent.
Et c’est peut-être cela finalement le vrai trésor de leur vie : la
fraîcheur et la lumière de leurs premières années.
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