Cela n'est pas mon rôle de blâmer les marées noires, pas plus que de jouer les Mère Thérésa ou de défendre la jungle amazonienne... Je laisse ces combats médiatiques aux héros de notre époque, ces citoyens approuvés par leurs pairs, français moyens, consciences médiocres qui se croient investis d'une mission écologico-humanitaire, parce que c'est à la mode, comme il fut en vogue à une autre époque de faire la charité, d'avoir pitié des déshérités ou de plaindre les orphelins (de nos jours la commisération est perçue comme une offense, un sentiment dégradant par l'indigent, alors qu'elle était une vertu jusqu'au XIXème siècle).
Ces chevaliers des petites causes sont les jouets d'un conditionnement télévisuel stupide : leur écran leur demande de courir dix kilomètres pour aider des enfants atteints de maladies génétiques, et ces imbéciles obtempèrent sans peur du ridicule avec leurs accoutrements sportifs grotesques sous l'oeil mielleux des caméras... Quelle infantilisation ! Comme si le fait de s'agiter avec hilarité et optimisme lors de rassemblements festifs pouvait aider ces malades à guérir. Quel cynisme ! Et personne pour dénoncer ces inepties puériles indignes de gens responsables !
La télévision débite ses saintes vérités à des millions d'abrutis prêts à endosser la première armure qu'on leur désignera, et par milliers ils sauteront d'un pont avec un élastique aux pieds pour soutenir telle cause formatée selon les critères les plus spectaculaires ou bien s'engageront dans la quête de Graal sirupeux, fabriqués de toutes pièces par des médias adeptes d'une sensiblerie aux vertus toutes mercantiles.
De nos jours se battre pour sauver l'Amazonie est devenu un gage de grande qualité morale... Se donner corps et âme pour le salut de ces parcelles de lointaines terres perdues, fangeuses, inhospitalières et il faut bien l'avouer sans intérêt pour des humains évolués qui se respectent, est très valorisant pour les coeurs communs. De même, se démener pour que des pots de yaourt ou des paquets de lessive portent les armoiries de cette "philosophie verte" prouve la déchéance de l'Occidental contemporain. Il y en a qui seraient prêts à risquer leur vie ou même à s'entretuer pour un arbre, pour quelques moustiques, pour un panda. Voilà : c'est dans l'air du temps, il faut avoir l'esprit écologique, soutenir José Bové, rallier cette religion nouvelle. Il faut aspirer à une pseudo propreté physique, alimentaire, et accessoirement, faire le procès des bourgeois, pour être bien dans le courant de pensée majoritaire. C'est le nouveau culte, ça s'appelle l'écologie, ça s'appelle l'adhésion au téléthon.
Il faut également admirer les sauvages des forêts de l'autre bout du monde, comme si ces va-nu-pieds, ces porteurs de sarbacanes, ces anthropophages parfois, ces drogués des bois, ces primitifs enfin avaient des leçons de civilisation à nous donner ! Il y a des prêtres de ces causes très télégéniques, comme par exemple monsieur Nicolas Hulot, pour débiter de telles âneries. Et par millions des êtres que l'on dit pourtant doués d'intelligence, civilisés, éduqués, se font les fervents apôtres de ce veau d'or répandu par leurs récepteurs... Et on les voit bientôt débarquer par milliers dans l'enfer vert, gourdes et sacs banane à la ceinture. Dieu ! Qu'ils sont laids avec leurs affublements bariolés ! Tous victimes du syndrome de "L'IMBECILLITE CHRONIQUE". C'est la dernière tare de l'homme contemporain.
Mais où sont les vrais chevaliers dignes de ce nom ?
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