(D'après un tableau du peintre Aldéhy)
Un manteau de froid pour s’ébattre dans le blanc avec, posée dessus, une
chute de reins vertigineuse afin de faire fondre la glace. Le tout, sous une
symphonie de flocons pour réchauffer l’air de légèreté...
Telle est l’oeuvre de la poudreuse qui transforme l’hiver en saison de
beauté, conserve et immortalise les créatures dans la fraîcheur des tableaux et
remplit les âmes de joie.
La femme forme une musique douce sur le sol dur de décembre et le violon de
sa voix porte jusqu’en mai, de corde en corde et de déluge en rosée sur la luge
des mois qui passent et puis s’envolent.
Sous le givre ce n’est certes pas le printemps mais c’est le temps qui se
fige tel un ange aux ailes déployées pour, dès le dégel, mieux se diluer dans le
monde sous forme d’onde.
Le gel est le legs du ciel à la terre. Un souffle de pureté éphémère sur la
boue d’en bas qui fait blanchir toutes les noirceurs de l’année écoulée.
Elle ne dure jamais plus longtemps que les derniers frissons de mars,
pétrifiée dans ses cristaux éclatants et sévères, et pourtant on la rêve
toujours éternelle, la neige.
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