Flatteur spectacle aux Invalides, lors des funérailles de Belmondo, que
cette marche funèbre sur la musique profane "Chi Mai".
Une mise en scène impeccable, aussi ludique qu'émouvante.
Avec, comme dans tous les enterrements mondains, le cortège habituel de ces
ridicules verseurs de larmes en proie à une émotivité de surface qui vieillira
mal dans les archives... Au bout d'une semaine, on les trouvera déjà bien
superficiels, bien puérils, ou simplement hypocrites, ces pleureurs anonymes qui
ne connurent même pas personnellement l'illustre défunt...
Bien plus dignes et crédibles, les proches du décédé aux expressions de tristesse
modérées, authentiques : sans une pleurnicherie exhibée.
Il y avait également des faces inconsolables dûment masquées : la vraie
note contrariante qui a véritablement apporté une touche discordante au show
mortuaire.
J'ai noté le léger sourire de Monsieur Macron, à plusieurs reprises.
Un
contraste inattendu qui tranchait agréablement avec l'atmosphère générale,
empesée. Et qui à mes yeux rendait la tête du président, pour une fois,
sympathique en chef d'orchestre de ce deuil national, arborant un visage plutôt
sincère, non surjoué. Au contraire des sangloteurs qui semblaient profiter des
caméras pour jouer à fond leur numéro d'éplorés...
Bref, pour toutes ces raisons spécifiquement humaines, qu'elles soient
triviales ou nobles, déplacées ou justifiées, secondaires ou essentielles, la
traversée du cercueil sur les pavés des Invalides au milieu de tous ces gens,
rythmée par les notes solennelles des violons et suivie par la famille, fut,
en dépit de ses allures populaires, un moment lumineux empreint d'une rare
poésie.
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