Son front était une blanche et lisse endive du Nord, ses pommettes deux
fraises pas mûres de Bretagne, ses lèvres un duo de haricots pas verts du tout,
sa face potagère enfin une belle poire de mon jardin.
Farrah Fawcett arborait un visage horticole plein d’esthétique fécondité et
de magnétique mystère.
Je me demande si elle ne provenait pas d’un idéal olympe végétal, c'est-à-dire si elle
n’était pas issue du glorieux croisement d’un plan de tomate prometteur et de la
sève allègre d’un cornichon sorti d’une terre saturée de lumière...
Toujours est-il que je me tape quasi quotidiennement de la blonde
et défunte texane à diverses sauces, toutes plus légères et digestes les unes
que les autres !
En réalité, je ne pense pas sérieusement que cette créature fût née dans
quelque improbable hortillonnage de ce monde ou d’ailleurs mais, de manière
certaine, je lui prête des vertus proches de celles qu’offrent ordinairement les
asperges et les patates : elle verdit mes rêves d’esthète de sa fraîcheur naturelle et parfume mes
soirées honnêtes de suaves émanations aux résonances proustiennes.
L’étrange puissance du choux-fleur générant des vapeurs de nature
éthéréenne aux répercutions galactiques...
Ou le légume venu du plancher des vaches qui devient hôte de la Voie
Lactée.
Sont front était un clair chicon de Picardie, ses pommettes deux framboises
pâles de chez moi, ses lèvres une paire de flageolets fins.
Et sa face est devenue un astre éternel qui rayonne dans le firmament.
VOIR LA VIDEO :
https://youtu.be/b2K-n9DpWXY
Et sa face est devenue un astre éternel qui rayonne dans le firmament.
VOIR LA VIDEO :
https://youtu.be/b2K-n9DpWXY
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