Il n'est pas de femme plus sombre que la Lune.
Ni plus éclatante que ses effets.
Les artifices du satellite valent toutes les toilettes des créatures de
notre globe d'azur.
Ce visage céleste aux traits de rocaille brille comme une mer d'ombres
radieuses. Dans ses profondeurs faciales gisent des trésors de silence et de
mort.
Les poètes imbéciles y voient les causes de leurs menus émois et le
prétexte de leurs rimes de mirlitons, parlant de perles d'or ou de merles
blancs, affublant de fleurs de sel ou de sable leurs vers de sots, arrosant des
roses imaginaires de leurs mots lunaires, là où il n'y a que des cratères et du
régolithe, du gel et du feu, du roc et du vide.
Le paysage sélénite est une misère lumineuse, un monde de vertiges et de
gouffres, un décor pour des peuples de spectres, un univers éblouissant de
tristesse.
L'asile idéal, en réalité, des esthètes désespérés, des fous de beauté
ultime, ainsi que des cadavres.
Ce sol lointain est la terre promise de ceux qui préfèrent mourir non pas
sous les brûlantes lourdeurs du Soleil mais sous la légèreté des clartés
nocturnes.
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