Par un soir sans pain ni feu rempli de solitude et rongé d'ennui, mon
ventre se mit à rêver d'un horizon consistant : un éther composé de trésors aux
terrestres saveurs, un cosmos comestible plein d'aliments lumineux, un paysage
stellaire proposant une nourriture d'or et de flamme.
Bref, un festin de firmament.
J'avais une faim de vagabond aux semelles d'enclume : ma tête certes
débordait d'étoiles mais ma panse demeurait aussi creuse qu'une cloche.
Et je trouvai, à travers le disque lunaire roulant dans l'empyrée, de quoi
combler mon appétit d'esthète affamé.
Séléné m'apparut, véritablement, telle une pizza tandis que mon corps criait
famine.
Je la dévorais des yeux, la convoitais comme un énorme gâteau derrière une
vitrine. Elle était belle, dorée, chaude... A la place des cratères, je voyais
des trous dans du gruyère et sur ses bords je devinais de la mozzarella qui
brillait. L'odeur de sa croûte jaune parvenait jusqu'à mes narines et allumait
mon âme...
L'astre se présentait à moi, en cette heure cruciale du dîner, j'en fus
persuadé, avec une face de pâte à l'huile d'olive garnie de délices
salés...
Enrichie de garnitures éclatantes, plus blonde que jamais avec ses
ingrédients précieux, la présence astronomique irradiait d'attraits
gastronomiques dans l'espace nocturne.
Et je crus vraiment voir le visage d'une "quatre-fromages" au fond d'un
four céleste. Je fus émerveillé par l'alléchante apparition.
Et bientôt rassasié de beauté, j'en oubliai finalement de satisfaire les
nécessités de ma chair et allai me coucher sans rien manger.
Au matin, je rompis mon jeûne avec un cadeau tombé du ciel accompagnant mon café.
La Lune m'avait offert, en effet, un énorme et
providentiel croissant.
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