Moi je refuse d'avaler les insipides salades humanistes en vogue. Les
bouillies idéalistes de ce siècle aseptisé m'écoeurent.
Les frileux, les fragiles, les émotifs mettant en avant leur sensibilité de
larves castrées ne méritent en réalité que de recevoir des flots d'eau glacée à
la face, doublés de gifles de feu ! Et non des larmichettes de molle, sotte et
stérile compassion...
Et ce, afin de les réveiller de leur torpeur de dévirilisés et de les aguerrir
aux beautés tranchantes d'une vie pleine d'éclats.
J'ai une peau de granit et un coeur de loup.
Je suis une écorce de chêne et une terre gelée, un sillon sauvage et une
arête de montagne, une crevasse en quête de lumière et un sommet plongé dans la
brume.
Comme tous les êtres non dénaturés, non falsifiés, dignes et magistraux,
nobles et supérieurs, je suis fait pour ressentir la douceur de la foudre,
frémir sous la caresse des épines, savourer l'amertume des jours sans chaleur,
regarder en face la flamme éblouissante de la mort... Et non pour recevoir
l'onde tiède et flasque des mièvreries de caniches épilés !
Je préfère le piment rouge qui chauffe le sang au sucre blanc des âmes
obèses.
Je ne veux que des baisers semblables à des brûlures et des étreintes qui
ressemblent à des orages. Ce sont les hauteurs que je désire, non les fades
platitudes des fats sentimentalistes, des romantiques émasculés et autres
assoiffés de léthargie doctrinale... Et si depuis mon ciel de tourmentes je
saute dans le vide, c'est pour y éprouver la folie des aigles, un délicieux
vertige, un doute affreux mêlé d'une joie démesurée. Pas pour m'endormir dans
des nuages de coton.
Je n'accepte d'offrir au Soleil que des larmes de fertile douleur au lieu
de perles de pacotilles, de pleurnicheries futiles et de je ne sais quels ridicules et morveux sanglots de violons morts...
Ravalez vos roses décidément bien trop pâles pour mes crocs de carnassier,
vous les cueilleurs de fleurettes, vous les sensibles, vous les larmoyeurs, vous
les tendres à l'épiderme trop fin...
Je dévore le monde d'une seule bouchée.
Et si mes mots sont aussi fracassants, c'est parce que le tonnerre fécond
s'est logé au fond de ma gueule.
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