J’aime les pâquerettes plus que toutes les autres fleurs.
Ce sont des soleils sortis de terre, des astres éparpillés au bord des
chemins, des constellations semées dans les champs.
Bref, ces étoiles dans l’herbe me rappellent le ciel et ses hôtes de
lumière.
C’est un peuple d’anonymes que peu de gens perçoivent, à l’image des
lointaines lueurs dans le firmament.
Les pâquerettes sont simples, naïves, sages.
Elles rendent humbles les morts vaniteux qui gisent dans le sol et
confèrent de la grandeur aux vers qui les rongent.
Asticots de la surface, elles sont les égales de la vermine qui se cache. Fleurettes et lombrics : deux mondes invisibles, ignorés, insignifiants aux yeux des hommes.
La rose sur les cadavres est un pur artifice, une sorte d’outrance
contradictoire, un masque sur une grimace, tandis que la blanche corolle restitue
aux choses leur vraie mesure.
Parce qu’elle est modeste, elle a sa place dans son petit carré de verdure,
tout comme la pâle étincelle a sa place dans l’infini.
Toutes deux sont immenses car toutes deux brillent, chacune dans son
univers respectif. L’une sur le gazon, l’autre dans le noir cosmique.
1 commentaire:
MAGNIFIQUE POEME IZARRIEN. LEUR DELICATESSE LE MERITAIT VRAIMENT.
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