Madame la Marquise,
Sans doute vous serez piquée par l'audace dont je fais preuve ici pour défendre la cause qui m'est chère. La flamme que je vous destine n'a rien de commun : plutôt que votre coeur, c'est le siège de vos plus honteux émois que je convoite. Les charmes inédits de votre séant ont eu définitivement raison de mes ultimes réticences et ont su me convaincre enfin.
Certes, la bienséance la plus élémentaire me dicterait rigueur et décence plutôt que trompette et licence. Cependant, voyez-vous, le Ciel qui ignore souverainement les politesses de notre humaine société et se moque plus encore des mondanités qui enchaînent l'élite à ses codes étriqués, le Ciel disais-je m'a doté d'un si vaillant attribut, inspirateur de tant de passions cachées, que, ne pouvant m'empêcher de répondre à ses sollicitations répétées, je vous présente aujourd'hui dans les termes les plus authentiques les hommages qui vous sont dus.
En vertu de cet état de fait, dans les plus brefs délais j'aimerais Madame la Marquise oindre consciencieusement le fond inviolé de votre matrice de mes pertes profanes.
Concevez avec moi que ce désir est pour le moins baroque, nos moeurs nous ayant accoutumé à plus de retenue... La Nature a pourtant fini par prendre le dessus. Et votre hymen il me brûle de déchirer, tant est mûre la flèche que je vous destine.
Madame, je suis sur le point de n'être plus maître de mes gestes. Aussi je vous conjure de me laisser frayer un passage entre vos flancs afin que j'y répande mes plus vives humeurs, conformément aux lois irréductibles de la Nature. Et accessoirement, de vous engrosser. Mais si ce dernier dessein est pour vous déplaire, vous vous ferez bien une raison.
Ainsi vous deviendrez mère, et moi homme soulagé.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire