Il porte costume, cravate, petite chemise impeccable.
Avec son regard cinglant, ses lunettes fines, la hauteur de sa tête, il en
impose !
Nul besoin de chapeau pour le dirlo : l'éclat de son front sévère suffit à
faire baisser les yeux de plus d'un récalcitrant !
Toujours pressé, jamais en retard, il est impossible pour le commun de le
rencontrer sans prendre rendez-vous.
On patiente derrière la porte de son bureau en attendant que la lumière
passe au vert avant d'y entrer.
Il est comme ça le dirlo : perdu dans ses sommets avec ses grands airs,
haut-perché sur son fauteuil de directeur, sûr de son importance, ne doutant que
de ses subalternes et jamais de lui-même.
On ne lui adresse la parole qu'en commençant par "Monsieur le Directeur".
Et gare à celui qui aurait l'outrecuidance de lui manquer ce respect dû à sa
fonction de dirlo ! C'est qu'il est susceptible comme un taureau, le
dirlo...
Il faut dire qu'il n'a pas démérité pour en arriver là où il est.
N'importe qui ne peut pas se targuer d'être dirlo ! Lui, il en a bavé pour
gravir les échelons, sans compter ses heures...
Et maintenant, il le sait, il est là pour en faire baver aux autres.
Il est payé pour être dirlo, non pour être rigolo !
Sauf que, cruauté du sort, après avoir été à la tête d'une austère
entreprise bancaire pendant vingt ans, il se retrouve aujourd'hui à diriger un
cirque rempli de clowns, le dirlo.
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