La lâcheté n'est pas l'argument des faibles, mais des forts, des survivants, des hommes libres. C'est une armure très efficace : les peureux sont les éternels épargnés des vicissitudes. Dénoncer en douce son voisin, livrer ses amis, accuser un innocent, pour le dégonflé c'est l'assurance de sortir vainqueur d'un mauvais pas, d'être récompensé par de l'argent ou bien de préserver in-extremis sa chère petite personne.
Les vrais courageux sont les poltrons. Jaloux de leur liberté à un point extrême, ils sont âpres au gain. Fiers, discrets par nature, farouchement attachés à leurs valeurs égoïstes, ils vont toujours jusqu'au bout de leurs idées personnelles. Fidèles à eux-mêmes, et rien qu'à eux-mêmes, jamais ils ne se trahissent. Pour rien au monde. C'est pourquoi ils préfèrent tant vendre leurs frères.
La couardise est non seulement une arme infaillible, mais encore facile, simple, et surtout sans danger pour qui en use avec art : seuls les autres sont victimes du lâche. La veulerie permet de provoquer en duel un ennemi sans avoir à se mouiller : le froussard ne sort jamais de l'ombre. Il peut sans aucun péril insulter, provoquer, menacer, jamais il ne s'exposera au feu. Le traître sait user de toutes les opportunités qui s'offrent à lui : lettres et coups de fil anonymes, coups bas, etc. Le fuyard est judicieux, prudent et il offre les apparences de la plus parfaite honnêteté.
C'est pourquoi les cafards réussissent en bien des domaines, et au prix de peu d'efforts. D'où l'indiscutable supériorité de la pleutrerie sur le courage quand on veut se faire un nom dans l'anonymat.
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