Je déteste les hypersensibles.
Leurs pensées flasques, leur coeur comme du coton, leurs molles
aspirations, leurs pas feutrés, leurs hésitations et leurs manières appesanties
en font des larves bavant des rêves tièdes et stériles à longueur de
temps.
Ce sont des freins serrés en permanence, des poids morts, des producteurs
de vide, des constructeurs de châteaux de fumée, les squatteurs d'un royaume de
murs de papier et de mots creux, des faiseurs de rien, des débiteurs de
vent.
Ces névrosés qui s'introspectent sans cesse, incapables d'affronter le
moindre moustique, la plus inoffensive des épines, la dernière des contrariétés,
se croient les proies du sort, se prennent pour des victimes de la vie et des
autres, se déclarent vaincus par une phrase qu'ils comprennent de travers,
abdiquent pour un geste anodin qu'on leur adresse et qu'ils reçoivent comme un
coup de poing, pleurnichent pour un reproche mérité qu'on oppose à leur
émotivité de caniche.
Ces brindilles s'effraient pour une brise de printemps, se couchent avec
les poules et se lèvent sans éclat, vivent dans la pénombre de peur de faire
face au Soleil.
Lâches et faibles, frileux et tremblotants, ils refusent de sortir de leur
trou de certitudes défaitistes, pessimistes, doloristes.
Enterrés comme de pâles endives, ils tournent en rond dans leur bulle,
accusant l'Univers entier d'ignorer leurs états d'âmes de chiots.
Je crois que ces inadaptés à la lumière du jour, au réel, à la simplicité, ne voyant que les minuscules choses de leur existence auraient besoin, pour s'extraire de leur léthargie, non pas de l'attention des hommes mais de l'indifférence
des mouches.
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