Le Soleil éclaire sa surface comme le cierge jette sa lueur sur le visage
d'un défunt.
Sa lumière n'est que le reflet d'une flamme sur sa face inerte. Elle est
misérable, sans sève, pleine de ruine et de mort.
Quand elle apparaît avec sa tête de décédée dans la nuit, elle apporte
déprime et mauvais présages. Elle traîne des légendes de malheur dans son
sillage de ténèbres.
Oui, la Lune pour certains mortels morbides est un globe de noirceurs qui
peuple leurs insomnies de cauchemars tangibles : à leurs yeux elle brille avec
un réalisme mortuaire et des sous-entendus funèbres. Aussi froide qu'une tombe,
ce caillou du ciel est un marbre, une stèle sur leur coeur en deuil.
Mais pour les gens heureux qui, comme moi, voient tout en bleu, l'astre ensommeillé n'est qu'un feu de joie dans le firmament ! Un miracle d'illumination à
l'heure des rêves ! Le cadeau du jour offert à l'obscurité !
Elle est peut-être sans vie, sans âme, sans intérêt et vouée au néant selon
ces indifférents, mais pour les authentiques poètes, les êtres sensibles, les
esprits éveillés, elle restera pour toujours, là-haut dans les nues étoilées,
roulant à travers les constellations, loin du plancher des vaches, un délicieux, irrésistible et éclatant
camembert.
VOIR LA VIDEO :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire