Je traverse les profondeurs du cosmos, sonde l'immensité des âmes, voyage dans l'infini des rêves pour souffler sur l'aile de l'insecte, déranger la poussière ou m'asseoir à côté de l'affamé.
Je suis le compagnon des pauvres, l'ami des princes, le fils de la fortune et le frère de la misère. Je suis couvert d'or et vêtu de haillons, je mange des lauriers et crache du vin. La mort est à ma droite, l'enfer est à ma gauche. Devant moi, la Lumière. Derrière, mon ombre. Je ne porte aucun masque car j'ai mille visages. Sur mes épaules, un fardeau qu'allègent deux ailes.
Je marche pieds nus, mais ma route est dorée. Je dors à la belle étoile, mon lit a la légèreté, la douceur du vent. Je chante dans les cimetières : les marbres sous mon frisson deviennent chauds comme la braise. L'Amour m'appelle souvent, je le piétine en quelques mots. Je suis là où on ne m'attend pas.
Les sots essaient de me mettre en lignes, de me boire dans toutes les coupes, de m'apercevoir dans les nuages, au clair de Lune ou dans les chemins creux. Mais je suis insaisissable, je me cache sous les chapeaux et dans les gouttières, sous les jupons et dans les petits souliers. Je fuis les statues et la pompe. Loin des regards, j'apparais comme un chat. Je suis silhouette sur les toits, cri dans la nuit et songe diurne. Mon pas résonne comme le sabot d'un âne, cependant il est tout de velours. Je ne suis pas celui que vous croyez. Je vous crache au visage et vous chante mes malheurs, je baise votre front et vous berce au son de ma lyre.
Je tombe du ciel par hasard, vous m'appelez la pluie, la graine au vent ou le givre, et moi je vous dis que je suis la Poésie.
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1 commentaire:
Quelle imposture ! Quel imposteur !
Vous étiez Plume, Astre lumineux, Littérature, Ange aux ailes déployées et vous voilà...Poésie.
Ne niez pas !
"Pas de masque et mille visages"
Je vous ai reconnu !
Je vous reconnais toujours.
Au velours du pétale de la rose, au vent glacé qui vous emporte, aux silences étourdissants de votre plume,au tonnerre de votre inspiration.
Pas de masque et mille visages !
Poésie, dommage que vous ne soyez pas le mille-unième.
Vous auriez pu être celui dont il m'est arrivé de vous parler en utilisant votre mélodie, le chant de vos mots et le champs de vos métaphores.
Vous auriez pu être mon toujours et mon jamais. Ce plus bel qui ne me quitte pas.
Vous auriez pu.
Mais vous êtes Poésie.
Et la Poésie ne s'attarde pas sur les yeux des servantes...
Elle les fait juste pleurer ...
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