Non l'amateur n'est pas (selon moi) celui qui aime, mais celui qui est médiocre, celui qui ne connaît que partiellement et superficiellement les choses.
La distinction entre bricoleur de mots et grand poète classique est fort simple : le fumiste n'est pas et ne sera jamais publié. Ou alors chez la "Pensée Universelle". Tandis que l'oiseau de haut vol trône glorieusement à la "Pléiade".
Conclusion logique et nécessaire : l'auteur qui ne paraît pas en librairie est donc vain. Celui qui a réussi à prendre place dans l'illustre collection est quant à lui un excellent écrivain.
Hypocrisie, cynisme, penserez-vous ? Non, simple lucidité.
D'ailleurs tous ces prétentieux perdants ne rêvent-ils pas de se faire éditer ? C'est bien la preuve que le succès éditorial et l'argent sont reconnus comme les signes de la réussite littéraire.
Nous sommes ici dans une logique capitaliste : l'accès aux lauriers passe d'abord et avant tout par l'écu.
Regardez Proust : il ne cessait d'envoyer ses manuscrits à des éditeurs, sans cesse refusés au début. Tous ces créateurs, aussi admirables que soient leurs oeuvres, aussi grande soit leur plume, n'ont finalement qu'une idée en tête : sortir des presses pour être vendu.
Le commerce de leurs écrits, c'est la reconnaissance officielle, le but final recherché, par-delà le contenu du livre. C'est cela qui légitime une production littéraire : sa mise sur le marché.
Conclusion : je ne crois en la valeur d'un texte que lorsqu'il est promu par les grandes maisons d'éditions.
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